L’économie allemande menacée par l’inflation et la récession en 2023

AWP

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«La principale raison de la détérioration des perspectives économiques est la réduction des exportations de gaz de la Russie», écrivent les instituts (DIW, IFO, IFW, IWH et RWI) dans leur rapport d’automne.

L’économie allemande doit se préparer à une année 2023 difficile avec une inflation toujours plus élevée, attendue à 8,8%, et un recul du PIB de 0,4%, selon les prévisions des principaux instituts économiques, qui anticipent «une perte durable de prospérité».

La crise énergétique provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine a été le déclencheur du ralentissement de la conjoncture dans la première économie européenne.

«La principale raison de la détérioration des perspectives économiques est la réduction des exportations de gaz de la Russie», écrivent les instituts (DIW, IFO, IFW, IWH et RWI) dans leur rapport d’automne.

Si le produit intérieur brut (PIB) allemand devrait encore progresser de 1,4% cette année, les instituts prévoient une contraction de 0,4% l’an prochain, suivie d’une augmentation de 1,9% en 2024.

La production économique cumulée en 2022 et 2023 devrait être inférieure de 160 milliards d’euros à ce qui avait été prévu au printemps par ces économistes.

Le taux d’inflation, qui a battu des records ces derniers mois, devrait «encore augmenter au cours des prochains mois». La hausse moyenne des prix pour 2023 devrait atteindre 8,8%, soit encore plus que le chiffre de 8,4% prévu pour cette année.

Ce n’est qu’en 2024 que l’inflation pourrait refluer autour de la la barre des 2%, objectif défini par la Banque centrale européenne.

Mais l’Allemagne ne sera pas pour autant tirée d’affaire, expliquent les économistes.

«Même si la situation se détend quelque peu à moyen terme, les prix du gaz devraient rester bien au-dessus des niveaux d’avant la crise. Cela se traduira par une perte durable de prospérité» pour la première économie européenne, préviennent-ils.

L’Allemagne, qui s’approvisionnait à 55% en gaz russe avant la guerre, doit désormais se fournir ailleurs, à des prix beaucoup plus élevés.

C’est tout son modèle industriel, largement basé sur des importations d’énergie peu onéreuse, qui est remis en question.

«Des charges à plus long terme subsisteront et la perte de prospérité, due à l’hémorragie des revenus liée la hausse des prix de l’énergie, persistera également à long terme», prédisent les économistes

«Il ne s’agit pas d’un phénomène passager et cela nous occupera longtemps», estiment-ils.

La récession est également le scénario retenu pour l’Allemagne par l’OCDE, qui, dans des prévisions publiées cette semaine, voit le PIB du pays reculer de 0,7% l’an prochain.

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