John Stumpf, l’ex-CEO de Wells Fargo, va verser 2,5 millions à la SEC

AWP

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L’ancien directeur est sanctionné pour avoir approuvé des documents officiels erronés dans le cadre du scandale des comptes fictifs.

Le gendarme des marchés financiers américains, la SEC, a infligé vendredi une lourde pénalité financière à l’ancien CEO de Wells Fargo pour avoir approuvé des documents officiels erronés dans le cadre du scandale des comptes fictifs ayant terni la réputation de la banque.

John Stumpf, qui a dirigé l’entreprise californienne de 2007 à 2016, a accepté de verser 2,5 millions de dollars (2,3 millions de francs) à la SEC en échange de l’arrêt de l’enquête sur son rôle dans cette affaire ayant conduit en 2018 la banque centrale (Fed) à interdire à Wells Fargo de croître davantage tant qu’elle n’aurait pas pris les mesures nécessaires pour améliorer son mode de fonctionnement.

M. Stumpf n’a en revanche ni admis ni rejeté les faits qui lui étaient reprochés, notamment d’avoir apposé sa signature sur des documents financiers comportant des informations fausses sur le succès de la division de banque de détail de Wells Fargo.

Les informations erronées portaient, d’après un communiqué de la SEC, sur le succès des pratiques commerciales, et en l’occurrence sur les ventes croisées qui reposaient sur des comptes fictifs ouverts au nom des clients et à leur insu.

«Stumpf a manqué de s’assurer de la véracité des certifications alors qu’il avait été prévenu que Wells Fargo trompait le grand public sur ses ventes croisées», fustige la SEC. «Si des dirigeants évoquent des indicateurs sur la performance pour promouvoir leur activité, ils doivent s’assurer que ceux-ci sont complètement justes», a souligné Stephanie Avakian, une des responsables de la SEC, citée dans le communiqué.

Le gendarme de la Bourse a en revanche lancé des poursuites judiciaires contre Carrie Tolstedt, qui dirigeait la banque de détail de Wells Fargo au moment des faits en question.

Il l’accuse de «faute professionnelle» pour avoir fait des ventes croisées la mesure du succès de Wells Fargo, «alors même que cet indicateur était gonflé par des comptes bancaires et autres services et produits qui n’étaient ni utilisés, ni voulus et pas autorisés».

En 2016, un vaste système de fraude avait été révélé au sein de Wells Fargo, qui avait permis à des milliers de conseillers clientèle de créer 3,5 millions de comptes factices afin d’atteindre les objectifs commerciaux et de toucher des primes. Le système avait fonctionné pendant une quinzaine d’années.

Quelques mois plus tard, Wells Fargo avait reconnu avoir fait payer des primes d’assurance superflues à plus d’un demi-million de clients sur leurs crédits automobiles.

Après ces révélations, choquantes pour l’un des établissements réputé pour son modèle rassurant de «banque à papa», 5’300 personnes avaient été licenciées et le groupe a écopé depuis d’amendes dépassant 3 milliards de dollars au total.

M. Stumpf avait déjà accepté en janvier de verser 17,5 millions de dollars d’amende pour solder les poursuites directement liées à cette affaire.

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