Les prix à la consommation ont augmenté de 0,9% en janvier au Japon sur un an, soit autant qu’en novembre et décembre 2017, a annoncé vendredi le gouvernement, un chiffre légèrement supérieur aux attentes des économistes (0,8%).

L’inflation reste cependant loin de l’objectif de 2% de la banque centrale, qui peine à parvenir à ses fins, cinq ans après le lancement d’une politique monétaire ultra-accommodante.

Son gouverneur, Haruhiko Kuroda, qui doit prochainement être reconduit à la tête de l’institution pour un nouveau mandat, espère achever sa mission et venir durablement à bout de la déflation dont a souffert le Japon ces deux dernières décennies.

Si l’on exclut, outre les denrées périssables, les prix de l’énergie, l’inflation est ressortie à seulement 0,4% le mois dernier.

La troisième économie mondiale traverse une phase d’expansion économique à la longueur inédite en près de 30 ans (huit trimestres d’affilée), mais la demande des ménages reste timide, ce qui empêche l’inflation de décoller.

«Avec une croissance des salaires encore ténue, une reprise prononcée de l’inflation n’est pas au programme», ont estimé les analystes de Capital Economics dans une note. «La cible de la Banque du Japon reste hors de portée. Nous pensons donc qu’elle va laisser sa politique inchangée dans un avenir proche».

M. Kuroda a de fait promis de poursuivre dans les mois à venir son offensive monétaire, à rebours de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) qui sont engagées sur la voie d’une normalisation de leur politique.

«L’économie de notre pays est en croissance régulière, mais d’un autre côté l’évolution des prix est modeste. Il y a encore du chemin à parcourir avant d’atteindre notre cible de 2%, donc ce n’est pas le moment d’évoquer un calendrier de sortie de notre politique», avait déclaré le gouverneur de la BoJ mi-février au Parlement.