L’ex-présidente de la Fed et actuelle secrétaire américaine au Trésor a appelé ses homologues du G20 à prendre des mesures «immédiates» pour «décarboniser l’économie» mondiale.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a appelé vendredi ses homologues du G20 à prendre des mesures «immédiates» pour «décarboniser l’économie» mondiale et combattre le réchauffement climatique, «principal défi de la politique internationale».
Les pays du G20 «sont responsables de 80% des émissions de CO2 et il est de notre responsabilité d’agir dès maintenant», a-t-elle déclaré lors d’un forum organisé à Venise avant l’ouverture de la réunion formelle des ministres des Finances.
Elle a également mis l’accent sur la nécessité d’une coopération internationale accrue pour éviter «des frictions» entre les pays engagés dans la réduction des gaz à effet de serre.
Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a lui aussi plaidé en faveur de «mesures drastiques» pour combattre le changement climatique et a proposé l’instauration d’un prix plancher mondial du carbone.
«Au lieu d’avoir un prix du carbone unique au niveau mondial, que nous ne pouvons pas atteindre pour le moment, nous proposons d’avoir un plancher mondial pour le prix du carbone», a fait valoir le ministre.
«Je pense qu’un plancher mondial pourrait être un très bon point de départ pour que tous les États membres du G20 s’engagent sur le prix du carbone», a-t-il insisté.
Cette proposition de la France survient alors que le Fonds monétaire international (FMI) a appelé en juin les dirigeants des pays les plus pollueurs à adopter un prix plancher international du carbone, qui offrirait une «perspective réaliste» de combattre le changement climatique.
Fixer un prix au carbone est désormais largement vu comme l’un des instruments les plus importants permettant de réduire de façon drastique les émissions de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre, selon le FMI.
Mais pour le moment, quatre cinquièmes des émissions restent gratuites et le prix mondial du carbone est de 3 dollars la tonne en moyenne, bien moins que ce qui est nécessaire pour encourager les innovations et investissements dans les énergies vertes ou l’efficacité énergétique.
Selon le FMI, le prix plancher pourrait être différent en fonction du niveau de développement des pays: 75 dollars pour les pays riches, 50 dollars pour les économies émergentes à revenus élevés, et 25 dollars pour les pays à faibles revenus.
Ce plan permettrait une réduction des émissions de 23% d’ici 2030, «en phase avec l’objectif de réchauffement contenu sous les 2°C», selon la directrice générale Kristalina Georgieva.
L’Accord de Paris, conclu en 2015, vise à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Le FMI suggère que ce schéma soit lancé par les pays du G20, avant une éventuelle extension à d’autres pays.