Italie: Carlo Cottarelli pressenti à la tête du gouvernement

AWP

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Agé de 64 ans, Carlo Cottarelli a été un haut responsable au FMI et s’est vu attribuer le surnom de «M. Ciseaux» quand il a été chargé de la révision des dépenses publiques en 2013.

Carlo Cottarelli, pressenti pour être désigné lundi chef du gouvernement italien, est un ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), spécialiste des comptes publics.

Agé de 64 ans, M. Cottarelli a été un haut responsable au Fonds monétaire international (FMI) et s’est vu attribuer le surnom de «M. Ciseaux» quand il a été chargé de la révision des dépenses publiques par le gouvernement d’Enrico Letta (centre gauche) en 2013.

Le successeur de M. Letta, Matteo Renzi, l’a ensuite nommé au FMI où il a assumé les fonctions de directeur exécutif pour l’Italie, la Grèce, et Malte, entre autres pays, avant de quitter ses fonctions en octobre 2017.

Il est depuis cette date le directeur de l’Observatoire des comptes publics, et a multiplié à ce titre les mises en garde sur le coût économique du programme de gouvernement signé par le Mouvement cinq Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite).

Sa désignation, selon toute vraisemblance, au poste de chef du gouvernement ne devrait pas manquer d’attirer les foudres de ces deux forces politiques, qui ont dénoncé dès dimanche soir la main-mise des «lobbies» de la finance et des grandes banques.

«Monsieur personne»

«Un Monsieur Personne qui représente la finance internationale», a dit de lui dimanche soir Matteo Salvini, le patron de la Ligue, dans une vidéo sur Facebook.

«Il est un de ces experts donneurs de leçons qui nous ont accablés en taillant dans la santé, l’éducation, l’agriculture», a lancé de son côté Luigi Di Maio, chef de file du M5S devant ses partisans réunis à Fiumicino, près de Rome.

Spécialiste de finances publiques, M. Cottarelli avait multiplié les interviews mettant en garde contre les dérives financières potentielles contenues dans le «contrat de gouvernement» adopté par la Ligue et le M5S.

Les mesures contenues dans cet accord coûteront au bas mot 150 milliards d’euros, avait-il ainsi averti. Mais il n’avait pas non plus été tendre pour les programmes des autres partis, qu’il avait également passés au crible.

Diplômé en économie à l’université de Sienne (Toscane) et à la London School of Economics, il a rejoint le département Europe du FMI en 1988, après six ans passés dans la division chargée du secteur financier et monétaire à la Banque d’Italie.

Au FMI, il a occupé le poste de directeur des affaires budgétaires, mais a aussi travaillé sur nombre de programmes d’assistance à des économies en difficulté ou en demande d’assistance. Il a également été chef de délégation pour plusieurs pays, dont l’Italie et le Royaume-Uni.

Chargé de trouver des économies dans les finances publiques par le gouvernement Letta, il était resté en poste à l’arrivée de Matteo Renzi en février 2014, mais ses relations avec son nouveau patron s’étaient ensuite détériorées.

Interrogé en avril par la presse étrangère sur la possibilité qu’il devienne ministre, il avait répondu: «Pourquoi pas, c’est toujours un honneur de servir son pays, mais s’il s’agit d’augmenter le déficit, alors je ne suis pas la personne adaptée».

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