Isabel dos Santos sort du capital de la banque portugaise Eurobic

AWP

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La fille de l’ex-président angolais aurait transféré des fonds d’origine douteuse au Portugal via cette banque, selon les médias portugais.

Isabel dos Santos, la fille de l’ex-président angolais accusée notamment de fraude et de blanchiment par la justice angolaise, va vendre ses parts détenues dans la banque portugaise Eurobic.

Selon les médias portugais, la fille de José Eduardo dos Santos aurait transféré des fonds d’origine douteuse au Portugal, ancienne puissance coloniale de l’Angola, via cette banque dont elle est la principale actionnaire.

«Isabel dos Santos a pris la décision de sortir de la structure actionnariale d’Eurobic», indique un communiqué publié mercredi soir sur le site internet de la banque. Cette décision «est définitive et «doit intervenir dans les meilleurs délais», a ajouté Eurobic.

La femme d’affaires a «d’ores et déjà renoncé définitivement à l’exercice de ses droits de vote», a souligné la banque selon laquelle sa participation de 42,5% intéresse des investisseurs, ce qui devrait permettre de boucler l’opération «à très court terme».

La fille de l’ancien président dos Santos a été formellement accusée en Angola de toute une série de délits, parmi lesquels fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent.

Elle devra également répondre d’accusations de trafic d’influence, d’abus de biens sociaux et faux en écritures durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol.

Le procureur général angolais Helder Pitta Gros est arrivé jeudi à Lisbonne où il doit rencontrer son homologue portugais, a confirmé le ministère public, sans donner plus de précisions.

Après la mise en cause d’Isabel dos Santos dans une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) publiée dimanche qui l’accusait d’avoir «siphonné les caisses du pays», Eurobic avait annoncé sa décision de mettre fin à toute «relation commerciale» avec sa principale actionnaire.

La banque avait aussi indiqué son intention de réaliser un audit dont les conclusions seront transmises à la Banque de Portugal.

Figure de proue des investissements angolais réalisés au Portugal, qui se sont accélérés à la faveur de la crise de 2011, la femme d’affaires de 46 ans et son entourage possèdent des participations importantes dans au moins 17 sociétés portugaises.

Mis en cause par les révélations sur l’origine douteuse de la fortune d’Isabel dos Santos, les autorités portugaises ont réagi avec embarras. «Je n’ai accordé aucun traitement spécial», s’est défendu mercredi le Premier ministre Antonio Costa.