Hausse des taux: la BCE confortée par de nouvelles prévisions d’inflation

AWP

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Pour 2022, 2023 et 2024, les pronostics des économistes s’élèvent respectivement à 7,3%, 3,6% et 2,1%, soit 1,3, 1,2 et 0,2 point de pourcentage de plus que lors de l’enquête précédente.

L’inflation devrait demeurer au-dessus de 2% à long terme en zone euro, selon une enquête d’économistes publiée vendredi par la Banque centrale européenne (BCE), qui confirme les craintes de l’institution et conforte sa décision de relever fortement ses taux.

Cette enquête trimestrielle réalisée auprès de prévisionnistes montre qu’ils ont «révisé à la hausse leurs anticipations d’inflation pour tous les horizons» de temps, selon un communiqué de la BCE.

Pour 2022, 2023 et 2024, celles-ci s’élèvent respectivement à 7,3%, 3,6% et 2,1%, soit 1,3, 1,2 et 0,2 point de pourcentage de plus que lors de l’enquête précédente.

Cette révision est liée à la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires, mais aussi à la répercussion plus forte que prévu des hausses des coûts de matières premières, explique la BCE.

Sur le long terme, en 2027, les prévisionnistes voient l’inflation à 2,2%, toujours au-dessus de la cible de 2% visée par la BCE.

Cette enquête était connue jeudi par les gardiens de l’euro, a appris l’AFP, et les a confortés dans leur décision surprise d’augmenter les taux directeurs d’un demi-point. Une hausse d’un quart de point était initialement attendue.

«Il est probable que cette enquête ait influencé le Conseil des Gouverneurs» et sa décision sur les taux montre qu’il «a voulu envoyer un signal fort aux marchés», selon Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management.

Avec une inflation attendue durablement au-dessus de 2%, on parle de «désancrage des anticipations d’inflation».

Or cela «a dû rendre plusieurs membres du conseil de la BCE extrêmement nerveux», selon Carsten Brzeski, chef économiste chez ING.

L’enquête révèle aussi une baisse des prévisions de croissance à partir du deuxième trimestre 2022, ainsi que pour 2023.

Les indices PMI de juillet, publiés vendredi, suggèrent que la zone euro est au bord de la récession en raison de l’effondrement de la demande et de la hausse des coûts.

Après sa hausse historique des taux, la BCE veut enfoncer le clou les mois à venir pour combatte l’inflation, au risque d’aggraver le ralentissement économique en cours.

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