Georg Fischer en ligne avec les attentes

AWP

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La rentabilité a progressé de près de 15% l'an dernier pour atteindre un bénéfice net de 258 millions de francs.

Le conglomérat industriel Georg Fischer a réalisé l’an dernier une performance sensiblement supérieure à sa propre feuille de route à moyen terme, mais largement anticipée par le marché. La demande s’est avérée particulièrement robuste dans les activités de tuyauterie. Le groupe revendique au passage une croissance tous azimuts, emmenée par la Chine, mais anticipe un retour à son rythme de croisière sur l’année en cours.

«Notre potentiel de croissance de 3% à 5% demeure intact, mais nous saisirons naturellement toute opportunité pour accélérer la cadence», a résumé le directeur général (CEO) Yves Serra en conférence de presse. Le patron a aussi assuré être continuellement en pourparlers pour de potentielles acquisitions, mais a fermé la porte à tout programme de rachat d’actions.

Les jalons annuels fixés par la direction à l’horizon 2020 demeurent valables pour l’année en cours. En plus de l’objectif de croissance, l’industriel schaffhousois vise une marge opérationnelle de 8% à 9% et un rendement sur capitaux investis (ROIC) de 18% à 22%.

Le conseil d’administration proposera aux actionnaires une rémunération au titre de 2017 agrémentée de trois francs par rapport au dividende 2016 à 23 francs.

CROISSANCE LARGEMENT RÉPARTIE

En 2017, la croissance organique a frôlé les 10% pour un chiffre d’affaires de 4,15 milliards de francs. La rentabilité a progressé de près de 15% pour atteindre un bénéfice net de 258 millions. Les entrées de commandes ont également pris l’ascenseur, de 14% à 4,27 milliards. En termes opérationnels, l’excédent d’exploitation (Ebit) s’est étoffé de 13,2% à 352 millions.

Par secteur d’activités, les systèmes de tuyauterie (GF Piping Systems) ont affiché la progression la plus nette de 12% à 1,68 milliard de francs. Le résultat d’exploitation a été agrémenté de 17% à 189 millions.

Dans la sous-traitance automobile, GF Automotive a étoffé ses revenus de 11% à 1,48 milliard de francs. Le délai de deux à trois mois entre le renchérissement des matières premières et sa répercussion sur les tarifs appliqués aux clients a bridé la rentabilité opérationnelle, qui s’est établie à 93 millions de francs contre 100 millions en 2016.

Porté par l’industrie aérospatiale ainsi que les technologies de l’information et de la communication, GF Machining Solutions a vu son chiffre d’affaires enfler de 8% à 992 millions de francs. Le résultat opérationnel a décollé de 32% à 82 millions.

La performance s’inscrit dans la bonne moitié de la fourchette des projections articulées par les analystes du consensus AWP. Les entrées de commandes étaient en moyenne attendues à 4,13 milliards, les revenus à 4,08 milliards, l’Ebit à 351 millions et le bénéfice net à 250 millions. Seul le dividende s’inscrit huit centimes en deçà des prévisions.

ENTRE MODESTIE ET RÉALISME

Baader Helvea n’anticipait pas une croissance aussi marquée des revenus qui plus est supportée par chacune des trois divisions. La dynamique des entrées de commandes vient étoffer un carnet déjà bien fourni et laisse augurer un bon niveau d’occupation des capacités du groupe, en particulier dans les activités de tuyauterie.

Le courtier genevois considère que la simple application à l’exercice en cours des jalons à moyen terme articulés par la direction constitue un excès de modestie.

Credit Suisse croit savoir que les intervenants anticipent un franchissement confortable de l’objectif de marge Ebit à l’horizon 2020 et n’exclut pas un relèvement prochain des ambitions affichées par la direction.

Les entrées de commandes et la croissance affichées sur l’ensemble des débouchés de Georg Fischer «impressionnent» Michal Lichvar, de Vontobel. L’expert salue en particulier l’évolution de la petite division Machining Solutions.

Après avoir connu des débuts difficiles, le cours de Georg Fischer s’est repris en début d’après-midi pour finir dans le rouge avec un repli de 0,6% à 1384 francs. L’indice élargi SPI a pour sa part abandonné 0,94%.