GB: vers un rapide rebond sans revenir aux niveaux pré-Covid (BoE)

AWP

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Silvana Tenreyro, membre du Comité de politique monétaire, entrevoit des risques «considérables» sur le niveau de la demande au Royaume-Uni.

La reprise de l’activité au Royaume-Uni pourrait s’amorcer rapidement mais sans revenir à son niveau précédant la crise consécutive aux mesures décidées pour affronter la pandémie de COVID-19, a estimé mercredi une responsable de la Banque d’Angleterre.

«Ma prévision est que le PIB suivra une trajectoire en V interrompue ou incomplète, avec une première augmentation trimestrielle attendue au troisième trimestre», a déclaré à l’occasion d’un séminaire en ligne Silvana Tenreyro, membre du Comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE).

Elle entrevoit aussi des risques «considérables» sur le niveau de la demande au Royaume-Uni et décrit des perspectives mondiales «sombres» étant donné la diffusion du virus autour du globe et sa résurgence aux Etats-Unis.

Mardi, l’Office nationale des statistiques a indiqué que le produit intérieur brut britannique avait chuté de 19,1% de mars à mai comparé à la période de décembre à février.

Surtout, avec une embellie de seulement 1,8% en mai, jugée décevante par les analystes, les doutes sur une reprise en «V», à savoir un redressement aussi vif que la contraction a été brutale, se sont accrus.

«Depuis que les mesures de confinement ont été allégées, nous assistons à un rebond de la consommation dans les secteurs où le risque d’attraper le virus est faible», signale Mme Tenreyo, avant d’ajouter cependant que «même après la réouverture de nombreuses entreprises, les premiers signes montrent que la consommation ne se redresse pas aussi rapidement» qu’elle s’est effondrée.

Le nombre de réservations dans les restaurants londoniens qui ont rouvert début juillet n’est ainsi par exemple pas revenu à son niveau d’avant mars.

Si les mesures de chômage partiel ont permis de préserver quelque 9,3 millions d’emplois, Mme Tenreyro anticipe une hausse du chômage quand ces aides vont être supprimées à partir de fin octobre, ce qui va se traduire par une baisse de revenus qui frappera surtout les ménages les plus précaires, dont la propension à consommer plutôt qu’à épargner est plus importante.

Il y a deux semaines, un autre responsable de la BoE s’était félicité que l’activité semble «reprendre plus vite qu’anticipé», s’appuyant sur un net rebond des ventes en détail en mai.

Dans ses prévisions début mai, la Banque d’Angleterre tablait sur une récession de 14% en 2020 et sur une reprise de +15% dès 2021. De nouvelles estimations sont attendues début août.

Mardi, l’organisme de prévision du Trésor britannique, l’OBR, a estimé que le Royaume-Uni était «parti pour enregistrer sa plus forte contraction annuelle du PIB en 300 ans», et que l’activité du pays pourrait ne retrouver ses niveaux d’avant la pandémie que fin 2024.

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