Fixer un objectif de 1,5°C

Communiqué, CDP

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Un groupe de 317 institutions financières et entreprises multinationales représentant 36'000 milliards de dollars demandent aux plus grands émetteurs de se fixer un objectif de 1,5°C

  • 317 institutions financières et entreprises multinationales (contre 220 en 2021) demandent aux entreprises à fort impact sur le climat de mettre en place des objectifs de réduction des émissions fondés scientifiquement.
  • Malgré l’élan dans le net zéro, près de la moitié (44%) de l'indice MSCI All Country World n'a toujours pas mis en place d'objectifs crédibles en matière de climat.
  • Les entreprises dont les objectifs ont été approuvés par l'initiative «Science Based Targets» (SBTi) réduisent en moyenne leurs émissions de 8,8% par an, soit beaucoup plus que les 4,2% exigés pour atteindre les 1,5°C.
  • Avec une croissance de 30% depuis l'année dernière, la campagne CDP Science-Based Targets est la plus importante au monde pour inciter les entreprises à fixer des objectifs de 1,5°C par le biais du SBTi.

317 institutions financières et entreprises multinationales représentant 36'400 milliards de dollars d'actifs et d'achats annuels demandent a plus de 1000 entreprises parmi celles ayant le plus d’impact climatique au monde de se fixer des objectifs d'émissions conformes à l'objectif de 1,5°C de l'Accord de Paris.

Les acteurs mobilisés dans cette campagne exigent plus spécifiquement que les entreprises aient en place un objectif de réduction des émissions approuvé par l'initiative Science Based Targets, le standard des objectifs climatiques crédibles qui couvrent toutes les émissions de la chaîne de valeur d'une entreprise.

La campagne 2022 du CDP Science-Based Targets est coordonnée par l'organisation mondiale à but non lucratif CDP, qui gère le système global de divulgation des données environnementales.

Le CDP a ainsi contacté plus de 1000 entreprises dans le monde, dont la plus grande entreprise chimique BASF, le plus grand détaillant chinois JD.com, la compagnie aérienne australienne Qantas, ainsi que Caterpillar, FedEx, General Electric ou encore Wal Mart de Mexico. En Suisse, la liste des entreprises visées comprend notamment Lonza Group, Roche Holding, Ems-Chemie Holding et Swatch Group. La liste des entreprises ciblées est fortement orientée vers l'Asie et les États-Unis. 48% d’entre elles sont basées dans la région Asie-Pacifique et 23% sont situées aux États-Unis. Seule une entreprise ciblée sur dix environ est européenne, ce qui montre la maturité du ciblage dans la région. Cette campagne est soutenue par plusieurs des plus grandes institutions financières du monde, dont Allianz Global Investors, AXA Group, Crédit Agricole, Insight Investment Management, La Banque Postale, Nomura Asset Management, PIMCO, UBS et la Banque européenne d'investissement.

17 institutions financières suisses y participent cette année, y compris Mirabaud Asset Management, Union Bancaire Privée et Vontobel.

Elle est également soutenue par 45 multinationales représentant plus de 710 milliards de dollars d’achats annuels, telles que PepsiCo, Inc., Astra Zeneca, Yamaha et Schneider Electric, qui utilisent la campagne pour renforcer les objectifs de réduction d'émissions de leurs fournisseurs et ainsi atteindre leurs propres objectifs.

La campagne CDP a vu une croissance de plus de 30% depuis l'année dernière du nombre d'organisations la soutenant et du poids qu’elles représentent dans l’économie. Les 1000 entreprises visées sont essentielles dans la contribution aux efforts mondiaux visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Elles sont à l'origine de 7 gigatonnes d'émissions au niveau des scopes 1 et 2 – soit l'équivalent de l'Inde et des États-Unis – et ont une valeur de marché combinée de plus de 25'000 milliards de dollars US (ce qui représente 44% de l'ensemble de l'indice MSCI All Country World).

«Ces derniers mois, les phénomènes météorologiques extrêmes nous ont montré une fois de plus les conséquences du réchauffement de la planète à 1,2 degré», explique Laurent Babikian, co-directeur mondial des marchés de capitaux chez CDP. «La situation va empirer de façon catastrophique, à moins que nous ne réalisions une réduction sans précédent des émissions de GES – à 50% au cours des huit prochaines années – pour nous permettre de limiter la hausse de température à 1,5 degré. Mais cela est tout simplement irréalisable, à moins que les entreprises ayant le plus fort impact ne se fixent des objectifs ambitieux pour réduire toutes les émissions dans leur chaîne de valeur. Je suis heureux que les institutions financières et les grands acheteurs mondiaux considèrent désormais les SBT comme essentiels pour toutes entreprises, et nécessaires pour qu'elles puissent atteindre leurs propres ambitions de réduction nette zéro. Les SBT offrent l'évaluation la plus crédible de l'impact total des émissions d'une entreprise sur le marché - sans ces objectifs, les entreprises ne peuvent tout simplement pas montrer de manière convaincante aux investisseurs et aux clients qu'elles sont en transition.»

«Au sein du Groupe de la Banque européenne d'investissement (BEIG), nous veillons à ce que tous les projets et opérations que nous finançons soient conformes aux objectifs de l'Accord de Paris», a ajouté Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d'investissement. «En outre, le BEIG prend en compte les activités plus larges de ses homologues, au-delà du projet qui est créé avec le soutien du financement du BEI. Le fait qu'un homologue ait ou non un objectif SBT est un indicateur utile de ses ambitions climatiques. Cela nous permet de les aider à décarboniser davantage leurs activités et à renforcer leur résilience face au changement climatique».

Au niveau mondial, plus de 3500 entreprises représentant plus d'un tiers de la capitalisation boursière mondiale font déjà partie du SBTi.6 Parmi elles, plus de 1200 ont approuvé des objectifs conformes à l'objectif de réchauffement de 1,5°C. Les données du SBTi montrent qu’en moyenne les entreprises ayant un objectif SBT ont réduit leurs émissions de 8,8% par an, soit plus que les 4,2% exigés pour s'aligner sur une trajectoire de 1,5°C.

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