Les PME suisses ont enregistré un recul des exportations au premier semestre. Cette situation s’explique par la forte incertitude actuelle, alimentée principalement par la politique douanière américaine et la force du franc. Dans ce contexte, les entreprises misent sur des destinations d’exportation fiables et renoncent largement à la conquête de nouveaux marchés.
Le baromètre des exportations, mesuré par Switzerland Global Enterprise dans le cadre d’une enquête semestrielle auprès des petites et moyennes entreprises (PME) suisses actives à l’international, a reculé pour la deuxième fois consécutive ces six derniers mois, selon un communiqué paru mardi.
Depuis son dernier pic début 2022, il a perdu 24,2 points et se situe désormais à 52,3 points, juste au-dessus du seuil de croissance de 50 points.
La politique douanière américaine est devenu le principal sujet de préoccupation pour 61% des PME suisses interrogées. La réaction la plus fréquente aux nouveaux tarifs douaniers américains est l’augmentation des prix dans 26% des cas.
Près d’un quart des entreprises (23%) souhaitent augmenter leurs ventes sur des marchés alternatifs, 21% réduisent leurs marges et 17% adaptent leurs chaînes d’approvisionnement. Par ailleurs, 7% des PME ont déjà renforcé leur présence aux Etats-Unis afin d’éviter autant que possible les tarifs douaniers et 11% envisagent également une telle mesure.
Si les six derniers mois ont été largement en deçà des attentes, une évolution légèrement positive est attendue pour les six prochains mois. Quelque 37% des PME interrogées anticipent une croissance des exportations, 39% une stagnation et 24% un recul.
Les PME entendent se concentrer sur les marchés fiables: l’Allemagne arrive en tête, suivie de la France, des Etats-Unis, de l’Italie et de l’Autriche. L’Inde suit la tendance, notamment grâce à l’accord de libre-échange négocié, et affiche la plus forte croissance de tous les pays.
Les principales destinations d’exportation des PME suisses, en termes de volume, restent l’Allemagne et les Etats-Unis. Seul changement notable, la Chine est devenue le troisième marché le plus important pour les sociétés interrogées.
Il est par ailleurs intéressant de constater que près de la moitié (48%) des PME n’envisagent actuellement aucun nouveau marché cible.