Le fabricant de composants électroniques Lem a tenu bon au deuxième trimestre de son exercice décalé 2020/21, clos fin septembre. La reprise en Chine et, dans une moindre mesure, en Europe ont permis au groupe genevois de dépasser certaines attentes au 1er semestre. Une baisse sensible des ventes est attendue pour l’ensemble de l’exercice.

Entre avril et septembre, les entrées de commandes ont chuté de 15,6% sur un an à 135,3 millions de francs, malgré une reprise perçue au deuxième trimestre qui n’a pas pu compenser la contraction importante subie au plus fort de la crise du coronavirus, indique mardi Lem.

Le chiffre d’affaires s’est étiolé de 9,4% à 144,1 millions de francs. «Il ne faut pas oublier le fait que nous souffrons également de l’appréciation du franc», a expliqué à AWP le directeur financier (CFO) Andrea Borla. A taux de change constants, le recul a atteint 4,4%.

Lors des six premiers mois de l’exercice décalé, la part des revenus réalisée en Chine a encore grimpé, atteignant 37,6%. «La hausse de la contribution (...) est à relativiser, puisqu’elle découle principalement de la faiblesse des autres marchés au premier semestre», a relativisé le directeur général Frank Rehfeld.

Deuxième marché, l’Europe s’est taillé une part de quelque 30% du gâteau, suivi de la zone «reste du monde» (22,9%) et de l’Amérique du Nord (9,8%).

La division Industry a accusé une contraction des ventes de 9,1% ou 4,2% à taux de change constants. En Chine, les recettes ont gonflé de 4,6%, une croissance principalement soutenue par l’activité Energies renouvelables dans un marché pourtant très compétitif, affirme Lem. Les autres régions ont subi un plongeon de plus de 10%, voire même de 20% pour les Amériques.

La Chine est également à l’origine de l’embellie perçue au deuxième semestre dans la division dévolue au secteur automobile. Cette unité a vu ses ventes reculer de 10,4% (-5,0% hors effets de change). Le rebond les plus spectaculaire est cependant à mettre sur le compte de l’Europe (+38,2%).

La société a maintenu ses investissements en recherche et développement à hauteur de 9% des revenus à 13 millions.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s’est replié à 28,3 millions, ce qui représente une baisse de 10,8%. La marge afférente n’a que très légèrement diminué, passant à 19,7% de 20,0% en rythme annuel. Le bénéfice net s’est érodé de 6,8% à 23,4 millions de francs, précise le communiqué.

Le chiffre d’affaires déçoit les attentes du consensus AWP, qui attendait des ventes à 148,5 millions de francs. Mais l’Ebit et le bénéfice net décoiffent les prévisions les plus optimistes.

Les usines en Bulgarie et en Chine ont fonctionné normalement au cours du premier semestre. «En Suisse, nous avons appliqué des réductions d’horaire de travail pour une durée de trois mois (août-septembre), uniquement pour la production, qui a fonctionné à 70% des capacités. C’était très limité», a expliqué M. Borla.

Le déménagement vers le nouveau siège de Meyrin et le projet d’usine en Malaisie seront retardés en raison des difficultés induites par la pandémie de Covid-19,. «Nous n’allons pas inaugurer les locaux de Meyrin comme initialement prévu en septembre 2021, mais avec six mois de retard. Il y aura également un délai pour l’usine en Malaisie», a expliqué le patron de la société genevoise.

Pour l’exercice 2020/21 dans son ensemble, la direction prévoit une baisse de l’ordre de 10% des recettes à 275-280 millions de francs. La marge Ebit devrait se maintenir autour de 20%.

Pour Vontobel, certains clients risquent de reporter des investissements en raison de la pandémie du Covid. l’analyste Michael Foeth estime que ce risque ne se reflète pas assez dans la valorisation du titre.

A 11h5, l’action Lem prenait 1,0% à 1666 francs, dans un modeste volume de 121 échanges. L’indice SPI prenait 1,18%.