De plus en plus d’entreprises suisses se couvrent contre les risques de change

Communiqué, Credit Suisse

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Credit Suisse publie l’Enquête sur les devises 2023, basée sur une enquête menée auprès de plus de 1000 entreprises.

Selon l’Enquête du Credit Suisse sur les devises, l’euro reste la principale monnaie d’achat pour les entreprises suisses. Dans le domaine des ventes, le franc suisse domine, suivi de l’euro. Pour la fin 2023, les entreprises interrogées s’attendent à ce que les taux de change EUR/CHF et USD/CHF se rapprochent de la parité. Environ la moitié des entreprises escomptent une croissance réelle plus faible du produit intérieur brut pour 2023. En outre, elles s’attendent à ce que le taux directeur de la Banque nationale suisse se maintienne à 1,25% en fin d’année. Dans cet environnement, environ la moitié des entreprises interrogées se couvrent contre les risques de change, une augmentation par rapport à l'année précédente. En revanche, peu d’entreprises se couvrent contre les risques de taux d’intérêt.

Pour la fin 2023, les entreprises tablent sur un taux de change EUR/CHF de 0,97, ce qui signifierait une légère appréciation du franc. En ce qui concerne le dollar des États-Unis, les entreprises prévoient un taux de change de 0,98 par rapport au franc suisse, ce qui correspondrait à une dépréciation du franc.

L’euro continue de dominer dans le domaine des achats

Comme ces dernières années, l’euro reste la principale devise étrangère pour les entreprises suisses: 49% indiquent que l’euro domine pour leurs achats. À cet égard, les entreprises de services (48%) et les entreprises industrielles (51%) ne se distinguent que marginalement (voir fig. 1). L’importance de l’euro se retrouve dans tous les secteurs. Pour les entreprises importatrices, cette devise est la plus importante pour plus des trois quarts des participants à l’enquête, tandis que pour les entreprises exportatrices, le franc suisse arrive clairement en tête avec 50%. Le dollar des États-Unis arrive en troisième position dans l’analyse globale et a une importance relativement faible, notamment dans l’industrie et pour les entreprises orientées vers l’importation et le marché intérieur.

Fig. 1: L’euro est la monnaie d’achat numéro 1 pour les entreprises suisses

Le franc suisse est en tête des ventes

Dans le domaine des ventes, le franc suisse occupe la première place: 47% des entreprises citent le franc suisse comme principale monnaie de vente. Dans le secteur des services, le franc suisse est nettement plus important (55%) que dans l’industrie (43%) (voir fig. 2). L’euro arrive en deuxième position et revêt une grande importance, surtout dans le secteur industriel (40%) et pour les entreprises exportatrices. Le dollar des États-Unis est également la troisième devise la plus importante pour les ventes.

Fig. 2: Le franc suisse est la principale devise utilisée pour les ventes

Prévision d’un taux directeur de la BNS plus élevé et d’une croissance du PIB plus faible

L’assombrissement des perspectives économiques se reflète dans les résultats de l’enquête: environ la moitié des entreprises s’attendent à une croissance du PIB réel plus faible en 2023 par rapport à l’année précédente. Elles prévoient également un taux d’inflation supérieur à l’objectif d’inflation supérieur de la BNS à la fin 2023. En moyenne, les participants à l’enquête voient le taux directeur à 1,25% d’ici fin 2023. «Avec le revirement des taux d’intérêt et le risque d’une nouvelle hausse des taux, la couverture des risques de taux a gagné en importance», explique Andreas Gerber, responsable Clientèle entreprises Suisse au Credit Suisse. L’enquête montre que plus de 90% des entreprises ne se couvrent pas contre les risques de taux d’intérêt à l’aide de dérivés sur taux d’intérêt.

La couverture des risques de change gagne encore en importance

44% des entreprises interrogées ont indiqué que les risques de change étaient au moins partiellement couverts. Cela représente une augmentation de quatre points de pourcentage par rapport à l'année précédente. En moyenne, le taux de couverture était de 61%. Au niveau des secteurs, il apparaît que la part des entreprises interrogées ayant recours à des couvertures est légèrement plus élevée dans l’industrie (45%) que parmi les prestataires de services (41%). En revanche, le degré de couverture moyen le plus élevé se trouve chez les prestataires de services (63%). Les entreprises qui se couvrent contre les risques de change tendent également à le faire dans le domaine des risques de taux d’intérêt. «Cela indique que certaines entreprises se protègent le plus possible contre tous les risques liés au marché financier, alors que de tels risques ne semblent pas prioritaires pour d’autres entreprises», déclare Claude Maurer, chef économiste Suisse au Credit Suisse.

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