Sam Bankman-Fried, superstar déchue des cryptomonnaies, a fait appel de sa condamnation à 25 ans de prison pour l’une des pires fraudes financières de l’histoire récente, selon un document de justice rendu public jeudi.
Lors de l’audience de prononcé de la sentence le 28 mars par le juge fédéral Lewis Kaplan, à New York, ses avocats avaient indiqué qu’il comptait faire appel.
Ce qu’il a fait dès le 1er avril, et qui lui a coûté 605 dollars, d’après le formulaire de justice ad hoc que l’AFP a consulté.
«SBF» --son surnom-- a été reconnu coupable par un jury en novembre des sept chefs d’accusation retenus contre lui lors d’un procès à l’issue duquel le procureur de New York, Damian Williams, avait requis entre quarante et cinquante ans de réclusion.
Outre les 25 ans d’emprisonnement, «SBF» s’est vu infliger une sanction de 11 milliards de dollars -- qui pourra servir à l’indemnisation des pertes éventuelles de clients -- et aura une période de mise à l’épreuve de trois ans après sa libération, selon le ministère de la Justice.
Le 28 mars, le juge Kaplan avait relevé que le jeune homme avait reconnu que «des erreurs avaient été faites, mais n’(avait) jamais eu un mot de remords pour avoir commis un crime terrible».
Le qualifiant d’«insolent», le magistrat avait dénoncé son «exceptionnelle flexibilité» concernant la vérité.
Selon lui, exemples à l’appui, «SBF» --son surnom-- s’est livré à trois parjures au moins lors de son témoignage au procès de cinq semaines, ainsi qu’à une subornation de témoin. Ce qui avait fait grimper la peine maximale possible à 110 ans.
«Beaucoup de personnes ont l’impression qu’on les a laissé tomber, et on les a laissé tomber, j’en suis désolé», avait déclaré Sam Bankman-Fried, lors de cette audience. «Je suis désolé de ce qu’il s’est passé à tous les niveaux.»
Après l’énoncé de la sentence, le procureur Damian Williams avait considéré qu’elle allait «empêcher à jamais (Sam Bankman-Fried) de commettre une fraude» et qu’elle envoyait un «message important» à ceux qui seraient tentés par la criminalité en col blanc que «la justice sera rapide et les conséquences sévères».
«SBF» a utilisé, sans leur accord, les avoirs des clients de sa plateforme d’échanges de devises numériques FTX, pour effectuer des transactions à risque via sa société soeur Alameda, pour acheter des biens immobiliers ou pour faire des donations politiques.
Soumise à des demandes massives de retraits venues de clients paniqués, FTX a implosé en novembre 2022. Au moment de son dépôt de bilan, environ 9 milliards de dollars manquaient à l’appel.
Les liquidateurs du groupe ont déjà récupéré environ 6,4 milliards de dollars en numéraire et prévoient de rembourser intégralement les clients lésés.
L’ancien élève du Massachusetts Institute of Technology (MIT) n’a jamais été mis en cause pour enrichissement personnel et a conservé, jusqu’au bout, l’essentiel de sa fortune en actions FTX, dont la valeur s’est évaporée.