COP27: Ignazio Cassis souligne la nécessité de maintenir les objectifs climatiques

AWP

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Le président de la Confédération a annoncé des contributions supplémentaires de la Suisse.

A l’occasion de l’ouverture de la COP27, le président de la Confédération Ignazio Cassis a souligné la nécessité de maintenir l’objectif des 1,5°C et la «responsabilité particulière» des grands émetteurs. Il a annoncé des contributions supplémentaires de la Suisse.

«La COP27 ne peut pas être la conférence où nous perdons de vue l’objectif des 1,5°C. Bien au contraire: la COP27 doit renforcer cet objectif!», a déclaré M. Cassis lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence de l’ONU lundi à Charm el-Cheikh, selon la version écrite de son discours.

Et d’ajouter que cet objectif ne pourra pas être atteint sans efforts renforcés des pays membres du G20 - qui représente 80% des émissions globales. Les plus pauvres et les plus vulnérables, qui contribuent le moins aux émissions, sont ceux qui vont souffrir le plus, a-t-il rappelé. «Nous ne pouvons accepter ces conséquences».

«La Suisse est prête»

«Nous pouvons limiter le changement climatique, si nous le voulons», a scandé le Tessinois, ajoutant que la Suisse était prête. Lors de son mandat de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Suisse va davantage considérer les risques climatiques sur la sécurité et la paix, a-t-il précisé.

Le ministre des affaires étrangères a rappelé que lors de la dernière COP à Glasgow, les pays se sont, pour la première fois, engagés à éliminer et supprimer les subsides aux énergies fossiles. «Cette COP27 doit demander à chaque pays de présenter un calendrier concret de désinvestissement des énergies fossiles», a-t-il poursuivi.

Il convient également de multiplier les efforts en matière d’adaptation au niveau mondial. Les solutions proposées doivent être efficientes, c’est-à-dire pouvoir être payées, car les moyens sont limités, a précisé M. Cassis. Et d’ajouter que des sources de financement additionnelles doivent être trouvées, par exemple sur le principe du pollueur-payeur.

Contributions supplémentaires

Le président de la Confédération a indiqué que la Suisse s’engage pour que le prochain objectif de financement climatique - pour après 2025 - «soit à la hauteur des besoins actuels et adresse tous les flux financiers». La Suisse entend apporter sa «juste part» à l’objectif des 100 milliards pour les pays les plus pauvres.

Sous réserve de l’approbation du Parlement, elle versera 155,4 millions de francs suisses au Fonds pour l’environnement mondial. M. Cassis a également annoncé une série de contributions supplémentaires à plusieurs initiatives et programmes de lutte ou d’adaptation au changement climatique.

Dans le détail, la Suisse versera quatre millions de francs supplémentaires à l’initiative CREWS pour le développement de systèmes d’alerte précoce pour tous; 8 millions de plus au programme de financement et d’assurance contre les risques de catastrophe de la Banque mondiale, ainsi que 11,8 millions au Fonds spécial pour le changement climatique et 16 millions au cours des quatre prochaines années au Fonds pour les pays les moins avancés.

Rencontres bilatérales

En marge de la conférence, le président de la Confédération a signé un accord bilatéral sur le climat avec Leila Benali, la ministre de la transition énergétique et du développement durable du Maroc.

Il s’est également entretenu notamment avec la nouvelle première ministre italienne Giorgia Meloni, le nouveau premier ministre du Royaume-Uni Rishi Sunak et le nouveau premier ministre suédois Ulf Kristersson. Durant la deuxième semaine de la COP27, les ministres de l’Environnement se rencontreront. La cheffe du Département fédéral de l’environnement Simonetta Sommaruga représentera la Suisse.

Le monde au bord du «suicide collectif» climatique, avertit le patron de l’ONU

L’inaction face à la crise climatique qui s’accélère s’apparente à un «suicide collectif», a lancé lundi le patron de l’ONU aux grands de ce monde réunis à la COP27 en Egypte, les exhortant à renforcer la lutte avant qu’il ne soit trop tard.

«L’humanité a un choix: coopérer ou périr. C’est soit un Pacte de solidarité climatique soit un Pacte de suicide collectif», a tonné Antonio Guterres devant près de 100 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Charm el-Cheikh.

Car face à l’urgence, il s’agit de mettre le maximum de pression sur les pays pour qu’ils renforcent la lutte contre le réchauffement, malgré la «polycrise» qui accapare leur attention : guerre en Ukraine, crises énergétique et alimentaire, retour de l’inflation, récession qui menace...

Le climat est «la question déterminante de notre temps», et il serait «inacceptable, scandaleux et autodestructeur» de la reléguer «au second plan», a martelé M. Guterres.

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