Commerce: la détente se confirme entre Bruxelles et Washington

AWP

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UE et USA annoncent des discussions pour «résoudre le problème» des surcapacités mondiales d’acier et d’aluminium, afin de lever à terme les taxes punitives.

Nouveau signe d’apaisement dans les relations commerciales transatlantiques: Bruxelles et Washington ont annoncé lundi des discussions pour «résoudre le problème» des surcapacités mondiales d’acier et d’aluminium, afin de lever à terme les taxes punitives qu’ils s’imposent depuis trois ans.

Cette annonce commune marque de nouveau la volonté des deux partenaires de mettre un terme à des années de tensions commerciales sous le mandat de Donald Trump.

L’UE et les Etats-Unis avaient déjà annoncé une trêve début mars sur les tarifs douaniers punitifs qu’ils s’imposaient dans le cadre d’un autre litige, celui sur Airbus et Boeing --qu’ils espèrent résoudre d’ici juillet.

Le commerce devrait constituer l’un des thèmes de la rencontre prévue mi-juin à Bruxelles entre le nouveau locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, et les deux têtes de l’UE, Charles Michel et Ursula von der Leyen.

L’origine du conflit sur l’acier et l’aluminium remonte à mi-2018: l’ex-président Trump avait annoncé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium de plusieurs régions du monde, dont l’Union européenne, arguant de la nécessité de protéger la sécurité nationale.

Les Européens avaient rapidement répliqué en taxant les motos comme les Harley-Davidson, les jeans (dont les Levi’s), ou encore le tabac, le maïs, le riz ou le jus d’orange en provenance des Etats-Unis.

Ces taxes resteront en place le temps des discussions, mais l’UE s’est engagée à ne pas les accroître, contrairement à ce qu’elle envisageait de faire à partir du 1er juin, a expliqué lundi une porte-parole de la Commission européenne.

Dans leur communiqué, l’UE et les Etats-Unis reconnaissent «la nécessité de trouver des solutions efficaces» pour préserver leurs «industries essentielles» face aux surcapacités mondiales d’acier et d’aluminium, «dues en grande partie à des tiers».

Ils visent les «pays comme la Chine, qui soutiennent des politiques ayant des effets de distorsion sur le commerce».

Accord commercial

L’objectif de Bruxelles et Washington est de s’entendre «avant la fin de l’année» sur ce «problème» de surcapacité. Ils conviennent, dans ce cadre, «de tracer une voie pour mettre fin aux différends à l’OMC à la suite de l’application par les États-Unis de droits de douane sur les importations en provenance de l’UE».

Le sujet doit être évoqué jeudi par les ministres européens du Commerce lors d’une réunion physique à Bruxelles, pendant laquelle est prévue une visioconférence avec la représentante américaine au Commerce Katherine Tai.

Le ministre français délégué au Commerce, Franck Riester, a promis sur Twitter de dire «très clairement» à Mme Tai la nécessité de trouver «une solution rapide pour lever ces surtaxes inutiles».

Le président de la commission «Commerce international» au Parlement européen, l’allemand Bernd Lange, a appelé les Etats-Unis à prendre «un engagement tangible» lors de la visite de M. Biden à Bruxelles, sans quoi l’UE devra finalement accroître ses mesures de rétorsion.

Les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’UE, après la Chine, avec près de 600 milliards d’euros échangés chaque année, et sa première destination à l’exportation.

La chancelière allemande Angela Merkel a récemment relancé l’idée de négocier un accord commercial avec les Etats-Unis, à l’image de celui conclu par l’UE avec le Canada, le Ceta.

Mais la question des accords commerciaux reste délicate dans l’UE, car ils suscitent de plus en plus de craintes en raison de leur impact supposé au niveau environnemental et sanitaire.

Les précédentes discussions sur un accord UE-Etats-Unis, le TTIP, avaient fait l’objet d’une très vive contestation, au point d’être abandonnées.

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