Brexit: l’UE ne veut pas rentrer dans le jeu de Boris Johnson

AWP

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«Il est évident que le ‘no deal’ est une manoeuvre tactique. Désolé, mais ça ne marchera pas», a notamment déclaré l’eurodéputée conservatrice polonaise Danuta Huebner.

L’Union européenne se prépare à de difficiles discussions avec Boris Johnson, consciente que le Premier ministre britannique est prêt à faire sortir le Royaume-Uni sans accord et joue sur la peur de cette issue pour diviser les 27, ont expliqué mardi plusieurs responsables européens.

«Mieux vaut être prêt au ‘no deal’, parce que Boris Johnson est crédible sur cette menace», a averti un diplomate de haut rang, après avoir été informé de la teneur des entretiens la semaine passée entre le conseiller de M. Johnson et des hauts responsables européens.

«Il va essayer de jouer sur la peur du ‘no deal’ pour tenter de diviser les Européens. Pour l’instant l’unité des 27 tient, mais il faudra voir», a-t-il souligné.

«La question est: qui va plier le premier. Parce que Boris Johnson suit une logique politique qui est de conserver le pouvoir», a-t-il rappelé.

«Il est évident que le ‘no deal’ est une manoeuvre tactique. Désolé, mais ça ne marchera pas», a rétorqué sur Twitter l’eurodéputée conservatrice polonaise Danuta Huebner, membre du groupe sur le Brexit au Parlement européen.

Les Européens attendent de connaître les intentions du nouveau Premier ministre britannique.

«Jean-Claude Juncker est disponible si Boris Johnson souhaite discuter et clarifier sa position en personne ou par téléphone», a assuré mardi Annika Breidthardt, une des porte-parole du président de la Commission européenne.

Son conseiller, David Frost, a rencontré la semaine dernière à Bruxelles les collaborateurs du négociateur de l’UE, Michel Barnier, et des membres du cabinet de Jean-Claude Juncker.

«Il est venu réclamer l’abolition du +backstop+ irlandais», ce «filet de sécurité» prévu dans l’accord de retrait conclu en novembre 2018 entre Theresa May et Bruxelles qui prévoit un «territoire douanier unique» englobant l’UE et le Royaume-Uni, ont raconté les interlocuteurs de l’AFP.

«C’est la précondition énoncée par Boris Johnson pour toute discussion, et ce n’est pas acceptable pour les 27», a souligné l’un d’eux.

«On ne voit pas pourquoi l’Union accorderait à Johnson ce qu’elle a refusé à Theresa May, pour qui elle avait une certaine sympathie», a commenté un diplomate européen.

L’une des options possibles, selon ce diplomate, serait que Londres accepte que l’Irlande du Nord devienne la frontière avec le reste du Royaume-Uni, mais il faudrait pour cela convaincre le DUP, l’allié nord-irlandais dont les dix élus lui permettent d’avoir encore une majorité d’une voix à la Chambre des communes.

«Il ne va rien se passer avant le G7 fin août à Biarritz, en France», a-t-il prédit. Une réunion de préparation pourrait être organisée juste avant entre Michel Barnier et le ministre britannique du Brexit Stephen Barclay, mais rien n’a encore été convenu, a-t-on assuré à la Commission.

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