La Banque centrale du Brésil devrait maintenir mercredi, pour le second mois d’affilée, son taux directeur inchangé, à 13,75%, selon les prévisions des analystes, à cinq jours du second tour de la présidentielle.

En septembre, le Comité de politique monétaire (Copom) avait décidé de mettre fin à un cycle de 12 hausses consécutives en raison du reflux de l’inflation, récemment revenue sous le seuil des 10% sur un an.

Ce taux de base, nommé Selic, se situait à un plancher historique de 2% en mars 2021, pour stimuler la consommation en pleine pandémie de COVID-19.

Principal outil de lutte contre l’inflation, il avait ensuite été relevé progressivement pour tenter de freiner la hausse des prix accentuée par la guerre en Ukraine, et avait atteint en août dernier son plus haut niveau depuis janvier 2017, à 13,75%.

L’ensemble des institutions financières et des analystes consultés par le quotidien économique Valor estiment qu’il demeurera inchangé à l’issue de l’avant-dernière réunion du Copom en 2022, qui a débuté mardi.

Le mois dernier, le Copom avait indiqué dans un communiqué qu’il resterait «vigilant» et n’écartait pas une «reprise du cycle de hausse» en cas de nouvelle accélération de l’inflation.

Mais l’indice des prix à la consommation a baissé pour le troisième mois consécutif en septembre (-0,29%), à 7,17% sur un an.

La baisse des prix le mois dernier s’est toutefois révélée moins importante que lors des deux mois précédents (recul de 0,68% en juillet et de 0,36% en août).

Le pouvoir d’achat est une des préoccupations majeures des Brésiliens et le ralentissement de l’inflation est une bonne nouvelle pour le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, candidat à sa réélection au second tour le 30 octobre face à Luiz Inacio Lula da Silva.

Selon le dernier sondage de l’institut de référence Datafolha, publié il y a une semaine, M. Bolsonaro a réduit à quatre points l’écart face à l’ex-président de gauche (2003-2010), qui reste en tête des intentions de vote: 52% contre 48% pour le chef de l’Etat sortant.

Les économistes consultés par l’enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale tablent sur une inflation à 5,60% en 2022.

L’objectif fixé par le gouvernement est de 3,5%, avec une marge de tolérance de + ou - 1,5 point.

La Banque centrale devrait «maintenir son taux à 13,75% pendant un certain temps, avant d’entamer un cycle de baisse», peut-on lire dans un rapport de la banque en ligne C6.

Nicolas Borsoi, économiste en chef du cabinet Nova Futura Investimentos, s’attend à une politique monétaire prudente de la part du Copom, estimant que «l’inflation ne donne pas encore de signes convaincants de reflux durable».