L’exercice 2018 s’est révélé fructueux pour les banques établies en Suisse, dont le résultat agrégé a bondi de 18% sur un an à 11,51 milliards de francs. Une large majorité a bouclé l’année dans les chiffres noirs, soit 216 établissements, selon les chiffres publiés jeudi par la Banque nationale suisse (BNS). Les banques déficitaires sont au nombre de 32.

Sur les 11,51 milliards, 4,9 milliards reviennent aux grandes banques UBS et Credit Suisse, 2,9 milliards aux banques cantonales et 1,5 milliard aux banques boursières, précise un communiqué.

La consolidation du secteur s’est poursuivie en 2018, avec la disparition de cinq banques, légèrement moins que l’année précédente (-8), pour un total de 248 établissements.

Les bénéfices cumulés des banques ayant bouclé dans le vert atteignent 12,77 milliards, en progression de 24%. Le volume de pertes a été plus que doublé (+136%) à 1,26 milliard, selon le rapport sur les banques de la BNS.

Les effectifs du secteur ont poursuivi leur recul, de 1547 équivalents plein temps, dont 1240 en Suisse, pour un total de 107’388 emplois. En 2017, la baisse avait dépassé les 10’000 postes, en raison du transfert d’effectifs de grands établissements vers des sociétés non bancaires, donc pas recensées par la BNS. Cet effet statistique s’est reproduit l’année dernière.

Les baisses concernent principalement les grandes banques (-1257 ept) et les banques en mains étrangères (-1000). Les banques boursières ont gonflé leurs effectifs aussi bien en Suisse qu’à l’étranger.

Le bilans cumulés des banques helvétiques subissent une modeste contraction de 0,8% à 3225 milliards de francs. Les créances hypothécaires ont poursuivi leur croissance (+3,6%) et dépassé les 1000 milliards. La palme revient à Raiffeisen et aux banques cantonales, qui affichent une progression supérieure de 4% de ces crédits.

Malgré les taux négatifs, les dépôts clientèle se sont enrobés de 1,5% à 1814,8 milliards de francs.

La masse sous gestion cumulée des banques suisses s’est contractée de 6,5% à 5849,3 milliards, une baisse causée principalement par les turbulences sur les marchés financiers en fin d’année. Les actions demeurent la principale classe d’actifs représentée dans les portefeuilles d’investissement, suivies des placements collectifs.

La hausse des taux du marché monétaire en dollars aux Etats-Unis a permis aux fonds fiduciaires gérés par les banques de gonfler de 16% à 160 milliards de francs, toujours très loin des 483 milliards comptabilisés avant la crise financière de 2008.