Allemagne: les banques plus enclines à reporter les taux négatifs

AWP

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«La perspective d’un niveau historiquement bas des taux d’intérêt rend très probable une nouvelle baisse de la rentabilité» des établissements de crédit, indique le Bafin.

Les taux d’intérêt au plus bas vont encore peser longtemps sur les banques allemandes qui pourraient davantage le reporter sur leurs clients, ont constaté lundi les autorités du secteur.

«La perspective d’un niveau historiquement bas des taux d’intérêt rend très probable une nouvelle baisse de la rentabilité» des établissements de crédit, ont indiqué lundi le superviseur allemand du secteur financier, le Bafin, et la Banque fédérale allemande (Bundesbank).

De ce fait, les banques envisagent «de plus en plus dans leurs plans budgétaires un transfert possible des taux d’intérêt négatifs aux clients», selon Joachim Wuermeling, membre du directoire de la Bundesbank, cité dans un communiqué.

Lors de sa dernière réunion de politique monétaire de septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’enfoncer en territoire négatif le taux frappant les dépôts dormant à son guichet et excédant un certain niveau, en le portant de -0,40% à -0,50%, tout en laissant la porte ouverte à d’autres baisses de taux.

Une décision mal accueillie en Allemagne, traditionnellement un pays d’épargnants où la baisse des rendements des placements suscite régulièrement la polémique.

Les deux autorités allemandes du contrôle bancaire ont de leur côté dévoilé lundi les résultats d’un test mené d’avril à début juin sur la rentabilité et la résilience des banques placées sous leur supervision, dans un environnement de taux bas.

En tout 1.412 petites et moyennes banques, dont les caisses d’épargne, représentant 89% des établissements et 38% des actifs bancaires du pays ont subi cinq scénarios de stress selon l’évolution des taux d’intérêt négatifs de 2019 à 2023.

Interrogés sur leurs intentions de reporter ce poids financier sur leurs clients, 33% ont indiqué déjà le faire mais seulement pour la clientèle professionnelle, contre 9% qui facturent également les clients particuliers. Cette dernière proportion a grimpé à 49% dans le cas d’une baisse simulée des taux de 100 points de base dès 2019.

Un autre test a porté sur l’évolution de leurs recettes entre 2019 à 2021, en simulant notamment un ralentissement économique marqué.

Il en est ressorti qu’en moyenne les instituts allemands sont «solidement capitalisés, même dans des conditions de stress difficiles», a conclu Raimund Röseler, membre du directoire de la Bafin en charge de la supervision bancaire.

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