Allemagne: le moral des entrepreneurs s’améliore moins que prévu

AWP

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L’indicateur Ifo a gagné 0,4 point en novembre, à 87,3 points, mais reste loin de son niveau d’avril (93,4 points), et sous les attentes des analystes, qui tablaient sur 87,5.

Le moral des entrepreneurs en Allemagne s’est légèrement amélioré en novembre, pour le deuxième mois d’affilée, mais pas assez pour suggérer un rebond de la première économie européenne en difficulté, selon le baromètre Ifo publié vendredi.

L’indicateur, réalisé via un sondage mensuel auprès de 9'000 entreprises allemandes, a gagné 0,4 points, à 87,3 points, mais reste loin de son niveau d’avril (93,4 points).

C’est aussi moins bien que ce que prévoyait le consensus des analystes interrogés par Factset, qui tablaient sur un Ifo à 87,5.

«L’économie allemande se stabilise, bien qu’à un faible niveau», a commenté Clemens Fuest, président de l’institut Ifo, cité dans le communiqué.

Le gouvernement allemand table cette année sur un PIB en baisse de 0,4%.

Le moral des entrepreneurs a progressé en novembre dans les secteurs de l’industrie, du commerce et de la construction tandis qu’il s’est dégradé dans les services.

La présente hausse de l’Ifo est cependant trop faible pour être «célébrée», selon Carsten Brzeski, chez ING.

L’indice «indique que le creux de l’économie allemande semble atteint plutôt qu’un rebond est imminent», ajoute l’économiste, qui ne voit pas de «moteur de croissance solide» en Allemagne.

«Le risque que 2024 soit une autre année de récession a clairement augmenté», remarque-t-il.

«Ce serait la première fois depuis le début des années 2000 que l’Allemagne traverserait une récession de deux ans, même si elle s’avère superficielle», selon l’économiste.

L’IFO est publié au moment où le gouvernement allemand est mis en grande difficulté, après la récente décision de la Cour constitutionnelle qui a annulé 60 milliards de dépenses du budget qu’elle juge mal financées.

En conséquence, le gouvernement va évoquer la «situation d’urgence» en 2023, comme lors des trois années précédentes, pour pouvoir sécuriser des dizaines de milliards d’euros de dépenses prévues cette année, pour soutenir l’industrie et la transition écologique.

Cet état d’urgence ne devrait plus pouvoir être invoqué lors du budget 2024, qui reste à débattre au Parlement, a fait valoir vendredi le constitutionnaliste Hanno Kube à la télévision allemande.

Pour que son budget respecte de nouveau la règle de frein aux déficits publics, l’Allemagne serait alors obligée de baisser des dépenses et d’augmenter les impôts, ce qui «pousserait clairement l’économie encore plus loin dans la récession», conclut M.Brzeski.

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