Le moral des consommateurs en Allemagne devrait baisser en février dans un climat incertain alimenté par les crises et l’inflation toujours élevée, qui incite à l’épargne plutôt qu’à la dépense, selon le baromètre GfK publié vendredi.
L’institut prévoit un indice à -29,7 points en février, un recul de 4,3 points comparé à janvier légèrement révisé en baisse à -25,4 points.
Ce coup de barre fait suite à deux améliorations coup sur coup du baromètre, qui n’étaient «apparemment qu’un court sursaut avant Noël», a estimé Rolf Bürkl, expert du GfK, cité dans un communiqué.
A la lumière de ces résultats, «les espoirs d’une reprise durable du climat de la consommation sont encore repoussés à plus tard», a-t-il diagnostiqué.
«Les crises et les guerres ainsi que la persistance d’une inflation élevée inquiètent les consommateurs, empêchant ainsi une amélioration du climat», a-t-il pointé.
L’inflation, qui a atteint des sommets l’an dernier en Allemagne, s’est élevée à 3,7% en décembre, une remontée après plusieurs mois de baisse consécutifs. Elle reste supérieure à la moyenne de 2,9% observée en zone euro.
Cette forte inflation a fait repartir à la baisse les attentes des consommateurs en matière de revenus, après une embellie liée aux augmentations significatives attendues côté salaires.
Logiquement, leur propension à dépenser recule aussi.
«Les inquiétudes concernant le maintien des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie réduisent les possibilités de planifier, indispensables en cas d’achats importants», détaille le communiqué.
Outre les prix, les participants à l’enquête évoquent aussi «l’incertitude politique et économique, et le mauvais état de leur finance» pour expliquer leur réticence à dépenser.
Enfin les sondés se déclarent aussi plus pessimistes sur les perspectives économiques dans cette enquête réalisée du 4 au 15 janvier auprès d’environ 2.000 personnes.
L’Allemagne a connu une légère récession en 2023 (-0,3%), liée au coût de l’énergie, des taux d’intérêt élevés et du ralentissement de la demande extérieure, faisant nettement moins bien que la moyenne de l’UE.
Les perspectives pour cette année s’annoncent «modérées», estime le GFK.
Le gouvernement s’attend à une croissance de 1,3% en 2024. Moins optimiste, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une progression de 0,9% pour la première économie européenne.