La croissance des commandes passées à l’industrie allemande s’est poursuivie en mars, avec une solide hausse de 3%, portée par la demande intérieure au moment où se rapproche l’horizon d’une sortie de crise, selon des chiffres publiés jeudi.

L’indicateur est en hausse pour le troisième mois consécutif, après une augmentation révisée à la hausse pour le mois de février, à 1,4% contre 1,2% annoncé précédemment, indique l’institut de statistique Destatis.

Sur un an, le bond est spectaculaire à 27,8% puisqu’il se rapporte au mois de mars 2020, marqué par le choc de la propagation de la pandémie dans le monde et la mise à l’arrêt de nombreux secteurs d’activité.

Après le plongeon historique du printemps dernier, les commandes sont reparties à la hausse dès l’été.

Or depuis novembre, l’Allemagne a imposé de nouvelles mesures face à la seconde vague pandémique comme la fermeture d’une grande partie des commerces qui pèse sur son économie.

Jusque-là, le secteur industriel a tenu grâce au dynamisme des exportations, tirées notamment par le marché chinois.

Pour le mois de mars, les commandes venues de l’étranger ont progressé de 1,6%, sensiblement moins vite que celles du marché domestique marquées par une accélération de 4,9% au moment où les progrès de la campagne de vaccination laissent espérer une sortie de crise.

Les prises de commandes hors zone euro ont augmenté de 2,2%, celles du marché de la zone euro de 0,7%.

Chez les fabricants de biens intermédiaires, les entrées de commandes ont été supérieures de 2,8% à celles du mois précédent.

Une augmentation de 2,5% a été enregistrée par les fabricants de biens d’équipement. Dans le secteur des biens de consommation, les commandes ont augmenté de 8,5%.

Après des mois d’atonie, «il est particulièrement réjouissant que la croissance du marché intérieur ait été supérieure à la moyenne», note Jens-Oliver Niklasch de l’institut LBWW.

Mais il observe que «les commandes n’étaient pas tellement le problème récemment» car c’est «la production qui n’a plus guère suivi».

La production industrielle allemande a enregistré deux mois consécutifs de recul en janvier et février en lien avec la chute de 1,7% du PIB au 1er trimestre.

Mais Berlin s’attend à une reprise rapide et le gouvernement a relevé ses prévisions de croissance du PIB pour l’année en cours, à 3,5%, contre 3% précédemment.

«Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, comme le blocage du canal de Suez ou les problèmes de livraison des semi-conducteurs, ont et auront un effet de distorsion sur l’activité industrielle. Toutefois, ces perturbations ne feront que retarder, et non dérailler, le rattrapage de l’industrie allemande», estime ING jeudi.