Adecco: revenus en petite hausse, mais bénéfice élagué au deuxième trimestre

AWP

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L’excédent d’exploitation s’est contracté de 6% à 117 millions et le bénéfice net de près d’un cinquième à 62 millions. Les analystes applaudissent une croissance organique insoupçonnée.

Le mastodonte des ressources humaines externes Adecco est parvenu entre avril et fin juin à accélérer encore sa cadence de croissance organique du premier trimestre, au prix toutefois d’une dilution de sa rentabilité. La direction ne s’aventure guère sur le terrain des perspectives quantifiées pour l’ensemble de l’exercice, invoquant notamment le spectre d’une récession.

Le numéro deux mondial du travail temporaire a vu ses recettes trimestrielles s’enrober de 1% à pratiquement 6,00 milliards d’euros (près de 5,8 milliards de francs). Hors effets de change, le groupe zurichois se calcule une croissance organique de 4%.

L’excédent d’exploitation par contre s’est contracté de 6% à 117 millions et le bénéfice net de près d’un cinquième à 62 millions. Apuré de tout élément jugé exceptionnel, le résultat brut opérationnel (Ebita) ajusté a déjà reculé de 11% à 184 millions, détaille le compte-rendu intermédiaire diffusé jeudi.

Le temporaire en moteur de croissance

La performance comble peu ou prou les expectatives des analystes consultés par AWP. La croissance organique s’établit toutefois près de deux fois au-dessus de l’estimation la plus optimiste.

Dans son coeur de métier du placement de personnel, Adecco affiche une croissance de 2% à 4,61 milliards d’euros portée par les régions Europe australe et orientale/Moyen-Orient/Afrique du Nord (EEMENA) et Allemagne/Autriche/Suisse. L’important marché français a marginalement accru sa contribution de 1% à 1,37 milliard.

La division Akkodis, spécialisée dans les conseils technologiques en tous genres, a vu ses recettes se contracter de 3% à 925 millions d’euros. LHH, qui offre des services de mobilité et d’accompagnement professionnel, a accusé un repli de même ampleur, à 465 millions.

Sur six mois, le groupe affiche encore une croissance de 4%, ou de 3% sur une base organique, à 11,89 milliards d’euros. L’Ebita ajusté a reculé de 6% à 368 millions et le bénéfice net de 9% à 154 millions.

Feuille de route approximative

La direction ne s’aventure pas à articuler des objectifs chiffrés pour l’ensemble de l’exercice, se contentant de laisser entrevoir une marge brute stable en glissement séquentiel sur le troisième partiel, soit à près de 21%.

Le programme d’économies destiné à abaisser la base de coûts de 150 millions d’ici la mi-2024 doit permettre d’épargner déjà 60 millions sur l’année en cours.

Satisfaite des performances à mi-parcours, la direction perçoit néanmoins des signes de ralentissement conjoncturel dans certains de ses domaines d’activité. La direction générale a ainsi évoqué en téléconférence des difficultés dans le secteur technologique outre-Atlantique, ainsi que dans le placement permanent de personnel.

Disposant désormais d’une structure de coûts adaptables, Adecco est paré à affronter une éventuelle récession, a assuré le trésorier Coram Williams.

Si la croissance organique constitue pour l’heure toujours la «priorité absolue» du groupe, le directeur général Denis Machuel a confirmé de son côté l’objectif de marge Ebita ajustée de 6% à moyen terme, à comparer avec les 3,1% dégagés au deuxième trimestre.

Les analystes applaudissent une croissance organique insoupçonnée, relevant toutefois que cette dernière semble avoir été réalisée au détriment de la rentabilité. Michael Foeth, chez Vontobel, considère que cet délicat équilibre risque de devenir difficile à tenir au cours des prochains trimestres

A midi, la nominative Adecco s’appréciait de 5,8% à 36,87 francs, caracolant en tête d’un SLI en retrait de 0,67%.

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