ABB améliore son bénéfice et veut lancer sa division Robotics en bourse

AWP

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Entre janvier et mars, le chiffre d’affaires progresse de 0,8% à 7,94 milliards de dollars, alors que le bénéfice net grimpe de 21,8%, à 1,1 milliard. L'action monte de 1,2% à la mi-journée.

Fort du succès de sa précédente opération d’externalisation, ABB veut autonomiser et coter en bourse sa division Robotics l’année prochaine. Cette manoeuvre doit permettre au géant zurichois de l’électrotechnique de se recentrer sur son coeur de métier dans l’électrification, les moteurs électriques et l’automation.

ABB a annoncé jeudi vouloir faire de sa division Robotics - qui produit notamment des bras robotisés pour l’industrie - une société autonome et cotée en Bourse dès le deuxième trimestre 2026. Cette unité emploie 7000 personnes et a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dollars (1,9 milliard de francs). Elle contribue à hauteur de 7% aux ventes du groupe. L’unité dispose de sites de production en Suède, en Chine et aux Etats-Unis.

«Les synergies entre ABB Robotics et les autres divisions d’ABB sont limitées», a estimé le directeur général Morten Wierod, cité dans un communiqué. Son introduction en Bourse devrait renforcer la création de valeur dans cette entité, ainsi que dans celle du groupe, a-t-il ajouté.

En cas de feu vert de l’assemblée générale d’ABB l’année prochaine, les actionnaires recevront un dividende en actions de la nouvelle entité. Le lieu de cotation n’a pas encore été décidé, a indiqué le directeur général lors d’une téléconférence. La Bourse suisse est une option, tout comme sa consoeur suédoise.

L’unité Machine Automation, qui constitue actuellement avec l’entité ABB Robotics une division à part entière, rejoindra début 2026 l’unité Automatisation de processus. Avec cette dernière, ABB sera alors constitué de trois divisions en ajoutant les unités Motion (moteurs électriques, générateurs, transmissions, etc.) et Electrification (courant basse et moyenne tension, infrastructure pour véhicules électriques, sous-stations, etc.).

ABB n’en est pas à son coup d’essai en matière de cotation en Bourse de ses divisions. En octobre 2022, le groupe avait introduit en Bourse Accelleron, son ancienne division Turbocharging. Le lancement en Bourse d’E-Mobility, évoqué pour la première fois en 2021, n’a par contre pas avancé. Mais selon le patron, le projet n’est pas enterré et l’opération pourrait avoir lieu au plus tôt en 2026.

ABB plus recentré

La société a par ailleurs dévoilé ses résultats au premier trimestre. Entre janvier et mars, le chiffre d’affaires a crû de 1,0% à 7,94 milliards de dollars, alors que le résultat d’exploitation opérationnel (Ebita) a gagné 13% à 1,59 milliard. La marge afférente a progressé de 2,3 points à 20,2%.

Le bénéfice net est quant à lui ressorti à 1,1 milliard, un bond de 22% comparé au premier partiel 2024.

Les entrées de commandes, qui permettent d’anticiper l’activité à venir, ont pour leur part progressé de 3% à 9,2 milliards de dollars, a indiqué le groupe dans un communiqué distinct.

Hormis les recettes, ces chiffres clés sont supérieurs aux prévisions des analystes interrogés par l’agence AWP.

Pour le premier trimestre, ABB avait prédit une croissance du chiffre d’affaires autour de 5% et une marge stable par rapport à la même période de l’an dernier. Au second partiel, ABB anticipe une croissance des ventes autour de 5% également et une marge Ebita stable de 19,0%.

Pour l’ensemble de l’année, le groupe a confirmé viser une croissance autour de 5% et une marge Ebita en hausse, tandis que le ratio «book-to-bill» (rapport entre les commandes signées et les facturations) devrait être positif.

M. Wierod a par contre averti que les droits de douane initiés par Washington risquaient «d’augmenter les incertitudes pour l’économie mondiale». Entre 75% et 80% des produits vendus par ABB aux Etats-Unis sont fabriqués sur place et le groupe profite notamment de quelques exemptions fiscales.

Selon l’analyste de la Banque cantonale de Zurich, Bernd Laux, ABB vise avec la séparation de l’unité Robotics «la qualité des recettes et l’optimisation, pas la taille absolue». Les experts de Baader Europe ont abondé en ce sens, évoquant une «décision prudente» avec cette opération. «Malgré ses qualités, l’activité Robotics a pesé sur le performance du groupe ces deux à trois dernières années», ont-ils estimé. Son externalisation devrait faire du restant d’ABB «un groupe plus recentré».

Les investisseurs semblaient rassurés par ces perspectives. Peu avant 11h40, le titre ABB montait de 1,2% à 42,09 francs à la Bourse suisse, alors que l’indice vedette SMI perdait 0,38%.

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