Dopées par l’essor des marchés financiers mais confrontées à une hausse du coût des créances douteuses, trois grandes banques américaines ont présenté vendredi des résultats trimestriels d’assez bonne facture dans un contexte macroéconomique et géopolitique empreint d’incertitudes.
La banque américaine JPMorgan Chase a dégainé la première, annonçant un chiffre d’affaires de 50,99 milliards de dollars (+20%) et bénéfice net en hausse de 25% au deuxième trimestre à 18,1 milliards après avoir engrangé un gain ponctuel de près de 8 milliards de dollars.
Ces résultats «sont exceptionnels et, en réalité, représentent un record du chiffre d’affaires et du bénéfice net», a relevé Jeremy Barnum, directeur financier, auprès de journalistes.
«Plus important, après exclusion des éléments exceptionnels, les performances sous-jacentes continuent d’être plutôt solides», a-t-il relevé.
Mais, dans le même temps, l’établissement -plus grande banque américaine par la taille des actifs- a dû accroître ses provisions pour créances douteuses. Notamment celles liées aux cartes de crédit, du fait d’une hausse des volumes et «de nouvelles variables macroéconomiques».
Idem chez sa concurrente Citigroup: bond de 58% des provisions pour créances douteuses dans la banque de détail aux Etats-Unis, et de 52% à l’échelle du groupe.
Les taux d’intérêts élevés et la dégradation de la conjoncture économique mettent en effet sous pression les emprunteurs et les consommateurs, augmentant les impayés.
De son coté, Wells Fargo n’a subi qu’une hausse modérée de ses provisions pour créances douteuses (+6% sur un an) dans la banque de détail.
Mais elles ont fortement augmenté dans l’immobilier commercial, signe que les effets de la pandémie et de la montée en puissance du télétravail se font sentir sur l’occupation des locaux commerciaux et des bureaux.
Les trois établissements ont également bénéficié de l’essor des marchés financiers, ce qui a permis à leurs activités de banque de financement et de gestion d’actifs d’encaisser davantage de commissions.
Etincelles
Les actifs sous gestion de JPMorgan ont bondi de 15% pour atteindre 3.700 milliards de dollars et les actifs des clients ont grimpé de 18% à 5.400 milliards.
Jamie Dimon, patron de la banque, a relevé dans un communiqué le nombre record de nouveaux investisseurs individuels.
De même, la banque d’investissement de Citigroup a fait des étincelles entre avril et juin, avec un chiffre d’affaires en hausse de 60% sur un an.
Elle a profité d’un volume conséquent d’émissions de dette et de la reprise des introductions en Bourse.
Et les activités de marché ont aussi eu le vent en poupe, grâce, en particulier, à l’accélération des produits dérivés liés aux actions, qui ont profité de la santé insolente de la Bourse de New York.
Wells Fargo a notamment vu bondir de 40% ses revenus tirés des émissions d’actions tandis que les commissions et frais se sont accrus de 12% sur un an dans la gestion d’actifs.
Malgré ces éléments plutôt positifs, les titres des trois banques évoluaient dans le rouge à la Bourse de New York: vers 15H10 GMT, JPMorgan perdait 1,54%, Citigroup 3% et Wells Fargo 6,83%.
«On voit des premiers signes d’une normalisation dans la banque d’investissement, qui avait beaucoup souffert ces deux dernières années avec le cycle de hausses de taux», a souligné Quincy Krosby, analyste de LPL Financial.
Les investisseurs s’arrêtaient en particulier, pour JPMorgan Chase et Wells Fargo, sur le relèvement des prévisions de coûts de fonctionnement sur l’ensemble de l’exercice.
«Bien que les valorisations du marché et les risqués liés aux taux semblent indiquer un contexte économique neutre, nous continuons d’être vigilants concernant les potentiels risques latents», a commenté M. Dimon, patron de la banque, cité dans le communiqué.
Comme les trimestres précédents, il a évoqué la situation géopolitique mondiale qui «reste complexe et probablement la plus dangereuse depuis la Seconde Guerre mondiale» ainsi que l’inflation.
A ce sujet, il a noté «quelques progrès pour abaisser l’inflation mais il existe toujours des forces inflationnistes multiples devant nous», citant les «importants déficits budgétaires», les besoins en infrastructures, la remilitarisation du monde ainsi que la réorganisation du commerce international.
JPMorgan Chase: bond des résultats au deuxième trimestre
La banque américaine JPMorgan Chase a publié vendredi un bénéfice net en hausse de 25% au deuxième trimestre, profitant d’un gain exceptionnel de près de 8 milliards de dollars, mais ses coûts pour créances douteuses ont augmenté.
Elle a engrangé un chiffre d’affaires de 50,99 milliards de dollars (+20%), et un bénéfice net de 18,1 milliards de dollars.
Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, ce dernier ressort à 4,40 dollars quand le consensus des analystes de Factset attendait 4,20 dollars.
Ces résultats «sont exceptionnels et, en réalité, représentent un record du chiffre d’affaires et du bénéfice net», a relevé Jeremy Barnum, directeur financier, auprès de journalistes.
«Mais, plus important, après exclusion des éléments exceptionnels, les performances sous-jacentes continuent d’être plutôt solides», a-t-il relevé.
L’établissement, plus grande banque américaine par la taille des actifs, a bénéficié d’un gain ponctuel lié à une transaction sur les actions de l’émetteur de cartes Visa ayant contribué à hauteur de 7,9 milliards de dollars à ses résultats trimestriels, après un don équivalent à 1 milliard à la fondation du groupe.
Mais il a aussi accru ses provisions pour créances douteuses, surtout au titre de sa branche Consumer and Community Bank (CCB) qui représente 2,6 du total de 3,1 milliards enregistrés sur le trimestre. Et seulement 579 millions l’ont été pour remplir ses réserves.
Crédit
Le groupe précise qu’elles portent surtout sur les cartes de crédit du fait d’une hausse des volumes et «de nouvelles variables macroéconomiques». Les encours des cartes de crédit ont augmenté de 12%.
Les revenus nets d’intérêts (NII) ont atteint 22,9 milliards de dollars, soit le niveau anticipé par le consensus (22,78 milliards).
Les revenus nets d’intérêt sont la différence entre les intérêts perçus sur les prêts consentis aux clients et les intérêts versés aux épargnants et aux créanciers.
La banque a confirmé sa prévision de NII d’environ 91 milliards de dollars pour 2024.
L’action JPMorgan Chase cédait 1,33% dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York.
«Bien que les valorisations du marché et les risqués liés aux taux semblent indiquer un contexte économique neutre, nous continuons d’être vigilants concernant les potentiels risques latents», a commenté Jamie Dimon, patron de la banque, cité dans le communiqué.
Comme les trimestres précédents, il a évoqué la situation géopolitique mondiale qui «reste complexe et probablement la plus dangereuse depuis la Seconde Guerre mondiale» ainsi que l’inflation.
A ce sujet, il a noté «quelques progrès pour abaisser l’inflation mais il existe toujours des forces inflationnistes multiples devant nous», citant les «importants déficits budgétaires», les besoins en infrastructures, la remilitarisation du monde ainsi que la réorganisation du commerce international.
La banque d’investissement et de financement (CIB) a profité d’une hausse des commissions ainsi que de la «forte performance» dans les dérivés action notamment.
Les actifs sous gestion ont bondi de 15% pour atteindre 3'700 milliards de dollars, dopant le niveau des commissions collectées, et les actifs des clients ont grimpé de 18% à 5'400 milliards. Ils ont bénéficié, d’après la banque, de la hausse des marchés financiers.
M. Dimon a constaté dans le communiqué un nombre record de nouveaux investisseurs individuels.