Troisième séance de baisse à Wall Street face à la montée des taux obligataires

AWP

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Le Dow Jones a perdu 0,84% à 34'474,83 points, le Nasdaq a fondu de 1,17% à 13'316,83 points et le S&P 500 a reculé de 0,78% à 4'370,36 points.

La Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi pour la troisième séance de suite alors que les rendements obligataires à long terme ont continué de grimper.

L’indice Dow Jones a perdu 0,84% à 34'474,83 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a fondu de 1,17% à 13'316,83 points et le S&P 500 a reculé de 0,78% à 4'370,36 points.

Les rendements obligataires sur les bons du Trésor à dix et trente ans ont atteint en séance des plus hauts depuis 16 ans, à 4,30% et 4,40%, déjà touchés en octobre 2022 lorsque l’inflation américaine faisait rage.

«Je ne m’attendais pas à ce que les taux à dix ans grimpent à 4,30%. C’est vraiment cela qui entraîne le multiple à la baisse», a expliqué Jack Ablin de Cresset Capital évoquant le «Price-earnings ratio» (PE), soit le rapport entre la capitalisation boursière d’une entreprise et son résultat net.

«Le niveau actuel des taux obligataires suggèrent un PE à 17, or le ratio moyen des entreprises du S&P 500 est à 21 actuellement», a-t-il expliqué.

Tous les secteurs du S&P ont conclu en baisse sauf l’énergie. Plus les rendements obligataires grimpent, plus il va en coûter aux entreprises pour financer leur développement, ce qui sanctionne leurs actions.

Les grands noms de la technologie ont faibli comme Apple (-1,46%), Amazon (-0,81%), Meta (-3,13%) ou Netflix (-3%).

«Les actions boursières resteront sous pression jusqu’à ce que cette hausse des rendements s’inverse», a ajouté l’analyste de Cresset Capital.

Pour Joe Manimbo de Convera Financial Services, la hausse des taux obligataires reflète «les nouvelles positives de l’économie des Etats-Unis». L’analyste a pointé du doigt également la projection de croissance du PIB (Produit intérieur brut) américain au 3e trimestre par la Fed d’Atlanta qui a été révisé en forte hausse à +5,8%.

«Maintenant nous devons attendre ce que va dire Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, à Jackson Hole en fin de semaine prochaine et s’il prépare les conditions à un nouveau relèvement des taux d’ici la fin de l’année», a ajouté l’analyste de Convera. «Si les données continuent d’être bonnes, cela ouvrira plus grand la porte à une nouvelle hausse».

A la cote, les titres des pharmacies CVS ont plongé de 8,14% alors qu’une grande compagnie d’assurance Blue Shield en Californie a rompu son partenariat de fourniture de médicaments pour se tourner vers Amazon notamment.

Walmart, membre du Dow Jones, a baissé de 2,24% à 155,69 dollars malgré de bons résultats.

La chaîne d’hypermarchés a révisé à la hausse ses prévisions pour son exercice décalé 2024 au vu des performances réalisées au deuxième trimestre, au cours duquel ses ventes ont progressé de 5,7% sur un an. Le groupe a dégagé un bénéfice net record de 7,90 milliards de dollars (+53,3% sur un an) sur un chiffre d’affaires de 161,63 milliards.

Le géant des systèmes de télécommunications Cisco a grimpé de 3,34% après avoir annoncé des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre et évoqué une progression de sa part de marché dans les équipements liés à l’intelligence artificielle.

Le fournisseur d’électricité Hawaiian Electric a plongé de 15,84% après des informations du Wall Street Journal indiquant que le groupe était en discussion avec une société de consultants spécialisée dans la restructuration alors qu’elle va faire face à des défis financiers et juridiques après les feux meurtriers sur l’île Maui.

Le titre du nouveau venu à la Bourse, VinFast, constructeur vietnamien de véhicules électriques, qui avait bondi de 68% mardi, le jour de son introduction sur le marché, est revenu en dessous de son niveau d’introduction en Bourse à 20 dollars (-33,58%).

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