L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a clôturé en hausse jeudi grâce au repli du yen, faisant fi de l’instauration par les Etats-Unis de nouvelles taxes douanières contre la Chine qui a aussitôt répliqué.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,22% (+48,27 points) à 22’410,82 points, tandis que l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a fini quasi inchangé (-0,01%) à 1’698,22 points.

Sur le volet des changes, le dollar montait à 110,85 yens, contre 110,38 yens mercredi à la fermeture de la place tokyoïte, tandis que l’euro montait à 128,16 yens, contre 127,78 yens, des mouvements favorables à l’achat de titres exportateurs nippons.

Le Nikkei a donc poursuivi sur sa lancée positive après un gain de 0,64% mercredi. L’entrée en vigueur des taxes américaines sur 16 milliards de dollars de produits chinois était en effet attendue.

En outre, des négociateurs des deux pays se sont retrouvés mercredi à Washington pour tenter de résoudre le conflit commercial. Il s’agit des premiers pourparlers depuis juin.

L’inquiétude a cependant refait surface dans le secteur automobile, qui craint d’être soumis à son tour à des taxes.

«Les investisseurs se demandent ce qui va se passer avec les constructeurs: vont-ils devenir la prochaine cible (de Donald Trump)?», a commenté pour l’agence Bloomberg Kyouko Amemiya, chez SBI Securities.

Toyota a ainsi perdu 1,11% à 6.802 yens et Nissan 1,98% à 1.036 yens. Suzuki a chuté plus lourdement (-4,77% à 7.274 yens) à cause d’informations de presse selon lesquelles le spécialiste des mini-voitures aurait l’intention de mettre fin au dernier partenariat qui lui reste en Chine, avec Chongqing Changan Automobile.

Parmi les autres mouvements notables, Mitsubishi Materials a fléchi de 1,35% à 2.979 yens. Le groupe, qui avait révélé l’an dernier avoir falsifié des données, a fait l’objet de perquisitions en juillet, ont rapporté des médias jeudi.

Les opérateurs de télécommunications ont quant à eux rebondi après avoir fait les jours précédents les frais des critiques du porte-parole du gouvernement sur le montant des factures des abonnés, jugé trop élevé: NTT Docomo a ainsi augmenté de 0,74% à 2.824 yens, et KDDI 2,53% à 2.971 yens.

Fast Retailing, connu pour sa griffe Uniqlo, a également eu les faveurs des acheteurs: l’action a pris 2,75% à 51.100 yens. Le groupe prévoit de doubler le nombre de ses magasins en Asie du sud-est et Océanie à environ 400 d’ici à 2022, selon les propos d’un de ses responsables au quotidien économique Nikkei.

Les compagnies pétrolières ont aussi été prisées, profitant de la hausse des cours de l’or noir après la baisse marquée des stocks de brut aux Etats-Unis: Showa Shell Sekiyu a grimpé de 1,55% à 2.158 yens et JXTG Holdings de 1,81% à 778,8 yens.

A noter enfin, la petite avancée du titre Nikon (+0,33% à 2.086 yens). Ce grand nom de la photographie a présenté jeudi en grande pompe à Tokyo un appareil hybride (réflex sans miroir) haut de gamme, destiné aux professionnels et amateurs avertis, dans l’espoir de rivaliser avec Sony (-0,11% à 5.984 yens).

Canon (-0,08% à 3.500 yens) envisagerait également de lancer son propre modèle pour profiter d’un segment porteur, dans un marché photographique par ailleurs en déclin du fait de la concurrence des smartphones.