Pétrole: rebond surprise des stocks américains, à un record

AWP

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Au 5 juin, les réserves ont grimpé de 5,7 millions de barils pour s’établir à 538,1 millions. Les analystes anticipaient une baisse médiane de 1,85 million.

Les réserves de pétrole brut aux Etats-Unis sont remontées la semaine dernière, atteignant leur plus haut historique et déjouant les attentes du marché.

Les stocks de brut ont grimpé de 5,7 millions de barils (MB) pour s’établir à 538,1 MB au 5 juin, selon un rapport diffusé mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA). Les analystes anticipaient une baisse médiane de 1,85 MB.

Le précédent record des réserves américaines de brut datait de fin mars 2017, à 535,5 MB.

«Nous avons eu une pluie de chiffres de nature à peser sur les cours (du pétrole) dans ce rapport», note Matt Smith de ClipperData.

«Les stocks de brut sont montés et la cadence des raffineries a été entravée par une demande en berne et par un mince écart entre le prix du brut et celui des produits pétroliers», ajoute l’expert.

Si les raffineries ont légèrement accéléré leur cadence, fonctionnant à 73,1% de leurs capacités contre 71,8% la semaine précédente, ce rythme reste plutôt faible.

«La hausse des importations et la chute des exportations ont aussi contribué à la progression des stocks» de brut, ajoute M. Smith.

Les importations totales de brut aux Etats-Unis sont passées de 6,2 millions de barils par jour (mbj) à 6,8 mbj, tandis que les exportations ont reculé de 2,8 mbj à 2,4 mbj.

Fait notable toutefois: au terminal de Cushing (Oklahoma, sud), où est stocké le pétrole servant de référence à la cotation à New York, les réserves de brut ont baissé de 2,3 MB à 49,4 MB.

Les réserves d’essence ont, pour leur part, augmenté de 900.000 barils, là où les analystes tablaient sur une baisse de 1 MB.

Celles de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont aussi montées de 1,6 MB, moins que la hausse de 3,5 MB prévue par le marché.

«La demande implicite pour l’essence et les produits distillés a rebondi, mais elle reste bien inférieure aux niveaux de l’an dernier», observe M. Smith.

La demande en énergie aux Etats-Unis a effectivement augmenté par rapport à la semaine précédente, les Américains ayant au total consommé en moyenne 16,3 mbj au cours des quatre dernières semaines. C’est cependant 20,1% de moins qu’à la même période l’an dernier.

La production a, pour sa part, continué de baisser en s’établissant à 11,1 mbj, soit son plus bas niveau depuis septembre 2018.

Elle avait atteint son plus haut historique mi-mars à 13,1 mbj. Mais la chute de la consommation liée à la pandémie de Covid-19 et aux mesures prises pour l’endiguer a poussé les producteurs américains à ralentir leurs activités de forage.

En baisse avant la diffusion du rapport, le pétrole new-yorkais continuait de reculer, le baril de WTI pour livraison en juillet se négociant à 38,26 dollars (-1,75%) vers 15H05 GMT.

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