Les cours du pétrole tentaient de remonter mercredi en Asie après leur chute la veille, les Bourses les suivant prudemment, dans des marchés volatils évaluant la fragile trêve entre l’Iran et Israël.
Le pétrole reprend son souffle
Une trêve entre l’Iran et Israël est entrée en vigueur: le président américain Donald Trump a annoncé mardi que les deux pays l’avaient acceptée après 12 jours de guerre. M. Trump a également affirmé que la Chine pouvait continuer à s’approvisionner en pétrole iranien. Autant de facteurs qui ont fait s’effondrer de quelque 6% les prix du pétrole mardi, dans des marchés soulagés de l’éloignement du risque d’escalade du conflit et de l’absence de perturbations dans le stratégique détroit d’Ormuz.
Dans la foulée de cette réaction, les cours se ressaisissaient quelque peu mercredi dans les échanges asiatiques, à la faveur de quelques achats à bon compte. Vers 08h30, le baril de WTI américain grimpait de 1,41% à 65,28 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 1,36% à 68,05 dollars, tous deux se situant toutefois largement au-dessous de la barre des 70 dollars.
«Les prix pourraient certes reprendre leur baisse, le détroit d’Ormuz semblant hors d’atteinte dans le conflit. Mais la rapidité de la chute des cours (intervenue mardi) rend difficile toute prévision, le marché ayant tendance à surréagir», avertit Kathleen Brooks, du courtier XTB. «La situation reste très instable (...) si de nouveaux signes indiquent que le cessez-le-feu ne tient pas, les prix du pétrole pourraient reprendre leur dynamique haussière, dans des marchés très sensibles au risque», estime-t-elle.
Pour autant, dans l’immédiat, «alors que le Brent avait progressé de près de 20% sur le mois passé, la prime de risque liée à la guerre qui gonflait les prix est en train de s’évanouir», juge Mme Brooks.
Les Bourses volatiles, commerce et Fed dans le radar
Les marchés boursiers d’Asie se sont montrés soulagés de l’apaisement au Moyen-Orient, et ont été dopés de surcroît par les gains enregistrés par Wall Street la veille. Mais la fébrilité reste de mise. A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,39% à 38’942,07 points après avoir évolué dans le rouge une partie de la séance, et l’indice élargi Topix a fini quasi-stable (+0,03% à 2782,24 points).
La Bourse de Séoul a grimpé de 0,15%, Sydney a grappillé 0,04%, Taipei a grimpé de 1,09%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng progressait de 1,27% vers 06H30 GMT ; en Chine continentale, l’indice composite de Shanghai gagnait 1,01% et celui de Shenzhen 1,40%.
«L’annonce d’un cessez-le-feu a ramené les cours des matières premières et les marchés financiers à leurs niveaux d’avant le conflit. Mais les tensions restent vives et pourraient facilement se raviver», tempère Jonas Goltermann, du cabinet Capital Economics. Surtout, selon lui, «l’attention devrait à nouveau se porter sur trois risques»: la fin imminente en juillet de la +pause+ des surtaxes douanières américaines dites réciproques, les projets de budget au Congrès américain, et les divisions croissantes au sein de la Fed (banque centrale américaine) sur la politique monétaire.
L’espoir de voir la Fed reprendre plus tôt ses baisses de taux contribuait à pousser les Bourses, tout comme un relatif optimisme sur le spectre persistant des tensions commerciales. Alors que les économies d’Asie sont fortement visées par les surtaxes douanières de Washington et très dépendantes des exportations, les négociations menées par les différents gouvernements de la région (Japon, Vietnam, Corée du Sud...) semblent s’enliser.
Pour autant, «l’hypothèse largement répandue semble être que même si des accords avec les partenaires commerciaux (des Etats-Unis) ne se concrétisent pas dans les deux prochaines semaines, la pause sera simplement prolongée», commente M. Goltermann.
L’or résiste, le dollar fébrile
L’or, valeur refuge qui avait profité des tensions au Moyen-Orient ces derniers jours, continuait de résister en dépit de la trêve conclue: vers 06H30 GMT, il grimpait de 0,28% à 3.332 dollars l’once. En revanche, le dollar - qui avait attiré les investisseurs en quête de sécurité face aux inquiétudes géopolitiques - oscillait au gré d’échanges volatils. Vers o8h30, il gagnait 0,15% face à la monnaie japonaise, à 145,16 yens pour un dollar, effaçant ses pertes précédentes.