Les marchés européens vacillent, les taux se stabilisent

AWP

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Paris a reculé de 1,39% tandis que Londres s’est enfoncé de 2,53%. Francfort a décliné pour sa part de 0,67% et Milan de 0,93%. A Zurich, le SMI a perdu 1,28%.

Les Bourses européennes ont terminé en net repli vendredi, Paris et Londres signant les plus fortes baisses, au terme d’une semaine dominée par la vive remontée des taux d’emprunt, qui a fait pâlir l’attractivité des marchés actions.

En dépit d’un rebond du Nasdaq et du S&P 500, la Bourse de Paris a reculé de 1,39% tandis que Londres s’est enfoncé de 2,53%. Francfort a décliné pour sa part de 0,67% et Milan de 0,93%. A Zurich, le SMI a perdu 1,28%.

Vers 18H30 (17H30 GMT), le Nasdaq montait de 1,63%, le S&P 500 de 0,59% tandis que le Dow Jones cédait 0,64%.

Plus tôt en Asie, l’indice Nikkei à Tokyo avait plongé de près de 4% et l’indice Hang Seng à Hong Kong de 3,64%, entraînés dans la chute des indices américains jeudi soir, et notamment des valeurs technologiques, sur fond de hausse galopante du rendement obligataire américain à dix ans.

Ce dernier a franchi le seuil symbolique de 1,50% jeudi, autour duquel il continuait d’évoluer.

Par effet de contagion, les taux d’emprunt européens ont aussi fortement grimpé. Le taux français à dix ans, après être passé au-dessus de la barre de 0% jeudi pour la première fois depuis neuf mois, a terminé en petite baisse, à -0,01%. Le taux allemand a fini pour sa part à -0,26% après être monté jusqu’à -0,20% en début de séance.

«La montée des taux sur le marché obligataire américain a perturbé pas mal de choses» mais «la séance du jour pourrait être le début d’une accalmie», juge Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Avec la hausse des taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat, les investisseurs ont tendance à se détourner des actifs risqués au profit du marché obligataire, qui offre des rendements supérieurs.

Cette progression des taux est le reflet d’anticipations d’une hausse généralisée des prix en raison de l’accélération des campagnes de vaccination contre le COVID-19 et du gigantesque plan de soutien à l’économie américaine, qui présagent d’une reprise de la croissance. 

Pour l’heure, les prix à la consommation ont augmenté un peu moins vite en janvier qu’en décembre aux Etats-Unis, à +0,3% selon l’indice PCE. Sur un an toutefois, l’inflation s’accélère un peu, à 1,5%.

Le patron de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a toutefois essayé d’apaiser les craintes du marché cette semaine en affirmant que l’inflation ne retrouverait pas avant trois ans des niveaux autour de 2%. 

Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a de son côté indiqué vendredi que la Banque centrale européenne devra augmenter ses soutiens à l’économie en cas de trop forte hausse des taux d’intérêt.

Côté indicateurs, les revenus des ménages américains ont bondi de 10% en janvier par rapport à décembre, une hausse exceptionnellement élevée grâce aux chèques versés aux foyers et aux allocations chômage étendues dans le cadre du plan de relance de 900 milliards de dollars adopté fin 2020 par le Congrès.

En revanche, la confiance des consommateurs s’est érodée en février, en raison de la baisse de revenus chez les ménages les plus modestes, selon l’estimation finale de l’enquête de l’Université du Michigan.

Les valeurs pétrolières à la peine 

Les valeurs pétrolières ont souffert dans le sillage de la baisse des cours du brut. 

A Londres, BP a cédé 4,20% à 291,75 pence et Royal Dutch Shell 3,85% à 1.387,60 pence. A Paris, Total a reculé de 2,74% à 38,38 euros.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,14% à Londres par rapport à la clôture de jeudi, à 66,12 dollars. 

Le baril américain de WTI pour le même mois lâchait dans le même temps 2,09% à 62,20 dollars.

Volkswagen redémarre 

Le géant de l’automobile (+1,13% à 173,02 euros), relégué en 2020 à la deuxième place du marché mondial, s’attend pour 2021 à une «hausse significative» de son chiffre d’affaires malgré la persistance de la pandémie de Covid-19.

100 milliards pour Deutsche Telekom 

Le premier groupe européen de télécommunication (+0,40% à 15,03 euros) a dépassé pour la première fois les 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, grâce au rachat de son concurrent américain Sprint, malgré l’impact de la pandémie de Covid-19.

Du côté des devises et du bitcoin 

Vers 17H00 GMT, l’euro reculait de 0,74% face au billet vert, à 1,2084 dollar. La livre reculait elle de 0,60% face à la devise américaine, à 1,3931 dollar. 

Le bitcoin repartait à la hausse (+0,5%) à 48.357 dollars.

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