Les marchés actions européens ont temporisé mercredi, finissant pour la troisième séance consécutive dans le rouge en attendant des annonces de la banque centrale américaine.

Les Bourses européennes ont toutes clôturé dans le rouge sur de nouvelles prises de bénéfices: de Paris (-0,82%) à Francfort (-0,70%), de Londres (-0,10%) à Milan (-0,86%) et Madrid (-1,14%). A Zurich, le SMI a perdu 0,37%.

Elles avaient ouvert en territoire positif avant de rétrograder par prudence.

«La nervosité avant la Fed envoie les actions en repli», constate Chris Beauchamp, analyste chez le courtier en ligne IG.

«La séance européenne a été assez calme, les investisseurs attendant patiemment la décision de la Fed», observe de son côté David Madden, analyste pour CMC Markets.

«La conférence de presse du président de la banque centrale américaine qui interviendra une trentaine de minutes après les annonces de l’institution sera le fait marquant de la soirée», poursuit-il.

Les opérateurs de marché, qui s’attendent globalement à ce que les taux restent inchangés, seront sensibles aux nouvelles prévisions économiques fournies par l’institution.

D’autant que l’Organisation de coopération et de développement économiques anticipe une récession mondiale de 6% pour 2020 si la pandémie «reste sous contrôle» et de 7,6% en cas de deuxième vague.

«Cette prévision pessimiste a pesé sur les indices», souligne M. Madden.

«Une reprise croissante de l’économie américaine alimente les craintes d’une sortie de la politique monétaire ultra-expansionniste», commente pour sa part Timo Emden, analyste indépendant.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s’est dit convaincu mercredi que l’économie américaine continuerait de s’améliorer aux troisième et quatrième trimestres.

L’aversion au risque avant un événement américain important est d’autant plus justifiée que «les séances depuis lundi ont été marquées à Francfort par des prises de bénéfices», souligne M. Emden.

La semaine dernière, les indices européens ont connu un «krach haussier», s’appuyant sur le déconfinement et la reprise de l’activité économique parallèlement à une accalmie sanitaire et une rallonge du programme de soutien de la Banque centrale européenne.

Les titres discriminés pendant le pic de la crise du COVID-19 (banques, foncières, transports...) avaient alors connu un très fort rebond, ce qui avait permis aux taux souverains de se redresser.

Lundi, le taux d’emprunt américain à dix ans baissaient, au même titre que le Bund allemand, faisant office de valeurs refuges.

- LUFTHANSA (-5,74% à 11,17 euros): le titre de la compagnie aérienne allemande a subi des prises de bénéfices après une forte remontée ces derniers jours.

- DEUTSCHE BANK (+1,40% à 8,75 euros): la première banque allemande va rassembler dans une entité commune ses activités de gestion de fortune et de clientèle privée à l’international.

- CARNIVAL (-9,79% à 1.354,50 pence) était en bas de la cote londonienne sur des prises de bénéfices après avoir un peu rebondi ces derniers jours, suivi de près par le groupe aérien IAG (-7,36% à 288,30 pence). Selon une étude, 70.000 emplois sont menacés par la crise économique générée par le coronavirus dans le secteur aérien britannique dans les deux ou trois mois à venir.

- FONCIERES: ces valeurs qui avaient fortement profité de la remontée des indices la semaine dernière, ont été à la traîne à Paris, comme Unibail-Rodamco-Westfield (-7,28% à 62,96 euros) et Klépierre (-6,48% à 19,76 euros).