Le baril de light sweet crude repasse nettement au-dessus de la barre des 61 dollars.
Les cours du pétrole coté à New York à et Londres se sont ressaisis en cours de séance jeudi à la faveur de la baisse du dollar et d’un nouvel appel de l’Opep à une coopération sur le long terme avec les grands producteurs d’or noir.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a gagné 74 cents pour clôturer à 61,34 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
Il reculait en début de séance mais s’est renforcé au fur et à mesure que les indices de la Bourse de New York se raffermissaient, signal en général d’un regain d’appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués comme le pétrole, et que le dollar se repliait.
«Il y a une corrélation historique entre les cours du dollar et du pétrole qui est revenu sur le devant de la scène ces deux derniers mois», a observé Kyle Cooper d’IAF Advisors.
Un billet vert affaibli rend en effet plus attractif les achats de baril vendus en dollar pour les investisseurs munis d’autres devises.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a aussi regagné de la vigueur en cours de séance et a finalement terminé en baisse de seulement 3 cents à 64,33 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Les acteurs du marché ont continué jeudi à digérer un rapport contrasté de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) montrant une forte baisse des stocks de pétrole à Cushing, en Oklahoma, où sont entreposés les barils servant de référence au WTI, mais aussi une hausse des réserves de brut dans le pays pour la troisième semaine de suite.
La production a dans le même temps continué sa rapide progression, les Etats-Unis extrayant en moyenne 10,27 millions de barils par jour.
Les données américaines sont particulièrement scrutées alors que le pays, actuellement troisième producteur mondial, pourrait devenir le premier producteur à moyen terme, selon le dernier rapport mensuel de l’Agence internationale de l’Energie (AIE).
Pour tenter de contrer cette envolée américaine, «les responsables de l’Opep (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, NDLR), l’Arabie saoudite en tête, ont fermement réaffirmé cette semaine leur engagement à limiter leur production», a relevé Phil Flynn de Price Futures Group.
Le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, qui assure la présidence en exercice du cartel, est allé dans le même sens jeudi en indiquant que l’Opep cherchait à parvenir avant la fin 2018 à un accord sur une coopération à long terme avec les pays non membres de l’organisation et qu’une charte en ce sens se préparait.
Le cartel et une dizaine d’autres pays producteurs, dont la Russie, sont en effet liés jusqu’à la fin de l’année par un accord les incitant à restreindre leurs extractions dans le but d’écluser les réserves d’or noir dans le monde et ainsi faire remonter les cours. Le prix du baril de WTI tourne désormais au-dessus des 60 dollars contre moins de 30 dollars début 2016.