Les cours du pétrole se stabilisaient lundi, les craintes de récession économique pesant sur les prix du brut et des métaux, dans un contexte de resserrement des taux d’intérêts par les banques centrales et dans un marché qui reste tendu.

Vers 16H20 GMT (18H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 0,71% à 113,92 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet grappillait quant à lui 0,56% à 110,17 dollars.

«Les prix du pétrole sont stables lundi après avoir chuté en fin de semaine dernière en raison des craintes économiques», commente Craig Erlam, analyste pour Oanda.

La semaine passée, le Brent, référence de l’or noir en Europe, avait déjà perdu plus de 7%, et son homologue américain le WTI a dévissé de plus de 9%.

Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank, interprète cette baisse comme une réaction tardive aux craintes de récession qui pèsent depuis un certain temps déjà sur les prix d’autres produits comme les métaux industriels.

«La hausse rapide des taux d’intérêt au cours des dernières semaines (...) alimente les craintes d’un ralentissement économique marqué qui ne laisserait pas non plus la demande de pétrole indemne», explique-t-il.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a augmenté mercredi ses taux de 0,75 point, une mesure inédite depuis 1994.

Samedi, Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed, s’est dit favorable à une nouvelle hausse des taux directeurs de trois-quarts de points de pourcentage lors de la prochaine réunion, fin juillet.

Craig Erlam rappelle cependant que le marché du pétrole reste «extrêmement tendu» et que la menace de récession est «l’une des rares forces qui pèsent» à la baisse sur les prix du brut.

La plupart des métaux industriels poursuivaient quant à eux leur trajectoire baissière.

Sur la Bourse des métaux de Londres (LME), les prix du cuivre évoluaient désormais en dessous de la barre des 9.000 dollars la tonne, touchant lundi le plancher de 8.830,00 dollars, un plus bas depuis octobre.

«Les inquiétudes concernant l’économie chinoise pour le reste de l’année ont entraîné une réévaluation des perspectives de la demande à court terme», affirme Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Le prix du minerai de fer a quant à lui perdu plus de 7% la semaine dernière. Lundi, il poursuivait son déclin, perdant près de 3% sur la séance sur le Singapore Exchange et évoluant autour des 127 dollars la tonne.

«Si l’économie des principaux pays et régions du monde entre réellement en récession, au lieu de simplement se refroidir pendant un certain temps (...), les prix des métaux sont susceptibles de baisser encore plus», met en garde Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank.