La Bourse de Tokyo a terminé mercredi sur une baisse de plus de 2% dans un marché échaudé par l’aggravation des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, tandis qu’à l’inverse la Bourse de Hong Kong s’envolait, toujours dopée par des mesures des relance en Chine.
A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a chuté de 2,18% à 37.808,76 points, tandis que l’indice élargi Topix abandonnait 1,44% à 2.651,96 points.
Dès les premiers échanges, la place tokyoïte a trébuché, dans le sillage du repli enregistré la veille par les places américaines.
Wall Street avait décroché mardi après le lancement par l’Iran de 200 missiles sur le territoire israélien. Les marchés new-yorkais avaient limité leurs pertes en fin de séance, les investisseurs relativisant les conséquences de l’attaque iranienne.
L’inquiétude restait cependant vive parmi les investisseurs, Israël ayant menacé de riposter contre Téhéran.
«Les tensions géopolitiques demeurent alarmantes (...) les marchés sont inquiets face à la menace imminente d’un conflit plus large entre les principales puissances régionales (au Moyen-Orient). Toute escalade pourrait provoquer des ondes de choc dans les économies mondiales», en particulier sur les marchés de l’énergie, avertit Stephen Innes analyste de SPI Asset Management.
Le pétrole, après s’être envolé mardi, s’était d’abord stabilisé dans les échanges asiatiques, avant de grimper à nouveau: vers 06H15 GMT, le prix du baril de WTI américain prenait 1,23% à 71,06 dollars et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 1,15% à 74,71 dollars.
«Un autre orage se profile: la grève des dockers aux Etats-Unis qui, si elle s’étend, pourrait sérieusement étrangler les chaînes d’approvisionnement» mondiales, poursuit M. Innes. Les dockers de grands ports de la côte Est et du Sud des Etats-Unis ont commencé à débrayer mardi.
Les titres des compagnies aériennes nippones ont été pénalisés par le renchérissement des cours du brut: Japan Airlines a perdu 2,52% et ANA Holdings 2,76%.
«Les actions liées au transport maritime ont également été sanctionnées. L’augmentation du risque géopolitique a par ailleurs entraîné des achats spéculatifs de titres liés à l’armée et à la défense», observaient les analystes de IwaiCosmo Securities.
Hong Kong poursuit sa hausse
A l’inverse, la place financière de Hong Kong, fermée mardi en raison de la fête nationale chinoise, est restée dopée par les mesures de relance annoncées en fin de semaine dernière par Pékin en faveur de l’économie et de l’immobilier.
L’indice Hang Seng a ainsi bondi de plus de 6% en cours d’échanges, au-delà du seuil des 22.000 points qui n’avait pas été franchi depuis février 2023.
Le gouvernement chinois avait dévoilé vendredi la réduction du taux de réserves obligatoires des banques pour les encourager à prêter davantage, tandis que plusieurs métropoles avaient annoncé dimanche lever des restrictions pour relancer un secteur de l’immobilier en vives difficultés.
Les titres de plusieurs promoteurs immobiliers ont bondi mercredi, Sunac, Kaisa gagnant plus de 40%, tandis que celui d’Agile doublait quasiment le niveau de son cours. Les entreprises de la tech s’envolaient à l’unisson.
Les Bourses de Shanghai et Shenzhen sont en revanche fermées en raison d’une semaine fériée en Chine continentale.
Sur le marché des changes, le yen reculait légèrement vers 06H15 GMT, s’échangeant à 143,76 yens pour un dollar contre 143,55 yens mardi à 19H55 GMT. Il se renforçait face à la monnaie européenne, à 159,02 yens pour un euro contre 158,87 yens la veille.
L’or, qui avait profité mardi de l’appétit conforté des investisseurs pour les valeurs refuges, refluait à 2.647,80 dollars l’once, contre 2.663,06 en fin d’échanges américains.