Le pétrole continue à monter avec les sanctions américaines contre l'Iran

AWP

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Le Brent a clôturé à 74,51 dollars à Londres, en hausse de 47 cents par rapport à lundi. Le WTI a gagné 75 cents à 66,30 dollars.

Les cours du pétrole ont poursuivi leur hausse mardi au lendemain d’une décision américaine de stopper les exemptions aux importations de pétrole iranien, les investisseurs tentant d’en mesurer les effets.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a clôturé à 74,51 dollars à Londres, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril de WTI pour le même contrat a gagné 75 cents à 66,30 dollars.

Les deux cours ont fini au plus haut depuis quasiment six mois.

La Maison Blanche a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d’importer du brut iranien.

Au lendemain de cette annonce, les spéculations allaient bon train sur la latitude qu’auront les pays producteurs pour remplacer sur le marché mondial les barils iraniens.

«L’Arabie saoudite s’est dite prête à compenser ces barils. Mais si elle le fait seule, elle ne pourra plus vraiment agir sur le marché en cas de perturbation de la production n’importe où ailleurs», a commenté Kyle Cooper de IAF Advisors.

Le specialiste rappelle que les capacités d’offre supplémentaire du pays se situent autour de 2 millions de barils par jour (mbj). Les ventes iraniennes de pétrole à l’étranger ont quant à elles été de 1,7 mbj en mars, d’après l’agence spécialisée S&P Global Platts. Près du tiers était destiné à la Chine.

Gros consommateur de pétrole iranien, Pékin a par ailleurs fait part mardi par l’intermédiaire du porte-parole de sa diplomatie Geng Shuang de sa «ferme opposition» aux sanctions américaines, sans préciser si la Chine allait s’y conformer.

«Nous estimons que la Chine ne peut pas se permettre de céder, et nous pourrions en fait assister à une hausse des importations chinoises de brut iranien», a jugé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Au-delà du cas chinois, le marché commence à souffrir d’un déficit de l’offre, symbolisé par la hausse de 38% du WTI et de 46% du Brent depuis le début de l’année.

Il n’est par ailleurs pas garanti que beaucoup de pays emboîtent le pas à Ryad dans l’augmentation de la production.

En 2018, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires avaient déjà augmenté leur production, pensant que les Etats-Unis allaient imposer un embargo total sur les exportations de brut iranien, mais Washington avait finalement autorisé des dérogations, faisant plonger les cours du brut à l’époque.

«Certains vont sans doute réfléchir à deux fois avant d’agir» a estimé Kyle Cooper.

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