Les cours du pétrole se sont repliés lundi, lestés par des données et des mesures économiques chinoises qui n’ont pas convaincu les investisseurs, et par les exercices militaires lancés par Pékin autour de Taïwan.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a perdu 2%, à 77,46 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, a lâché 2,29%, à 73,83 dollars.
«Le gros point négatif du week-end a été l’économie chinoise, puis les exercices militaires à Taïwan et dans ses environs», a souligné John Kilduff, analyste d’Again Capital.
La Chine, premier pays importateur d’or noir, a annoncé samedi un recours massif à l’endettement public, avec des obligations spéciales, pour soutenir son économie en perte de vitesse, ciblant le marché et les banques.
«Au cours des trois prochains mois, un total de 2.300 milliards de yuans (297 milliards d’euros) d’obligations spéciales pourra être utilisé», a affirmé le ministre des Finances Lan Fo’an.
En revanche, l’absence de calendrier clair et de mesures pour stimuler la consommation a déçu les investisseurs, également peu convaincus par les données relatives aux importations.
«Le volume des importations de pétrole raffiné a chuté à 7,0%, tandis que celui du pétrole brut est resté en croissance négative à -0,6 %» sur un an, a commenté, dans une note, Kelvin Lam, analyste de Pantheon Macroeconomics. Les importations ont également baissé de 7,4% par rapport au mois d’août, selon les données officielles.
Le marché s’inquiète également des manoeuvres militaires d’encerclement lancées lundi par Pékin autour de Taïwan qui ont été présentés par l’armée chinoise comme un «avertissement» aux «séparatistes», un message adressé aux autorités taïwanaises, régulièrement accusées par la Chine de militer pour l’indépendance du territoire insulaire.
«Ces exercices militaires (...) sont également négatifs pour les prix, car les retombées (d’une offensive chinois sur Taïwan) seraient évidemment une perturbation économique importante et une baisse de la demande de pétrole», selon M. Kilduff.
«Les conflits militaires en dehors des régions productrices de pétrole sont généralement baissiers pour les prix du pétrole brut, et c’est ce que nous observons aujourd’hui», a-t-il ajouté.
Les craintes d’une riposte d’Israël sur les infrastructures pétrolières iraniennes se sont également quelque peu dissipées, d’après les analystes, appuyant la baisse des cours.
«La situation semble pour l’instant au point mort (...) on craint de moins en moins que la réponse israélienne, quelle qu’elle soit, implique la production de pétrole iranien», a avancé M. Kilduff.