Le CAC 40 atteint un nouveau record absolu en séance

AWP

2 minutes de lecture

Sur fond de regain d’optimisme, l’indice de la Bourse de Paris dépasse le sommet du 6 mars dernier pour grimper à 7’403,67 points.

La Bourse de Paris a battu de nouveaux records mardi, sur fond de regain d’optimisme après le choc bancaire du mois de mars. Une récupération rapide qui s’est faite sans le concours des valeurs bancaires et malgré des signes d’essoufflement de l’activité économique.

L’indice vedette CAC 40 a clôturé au plus haut depuis le 5 janvier 2022, à 7’390,28 points, après avoir touché un record absolu en séance à 7’403,67 points, dépassant celui franchi le 6 mars (7’401,15 points) avant les turbulences bancaires américaines et européennes.

Une ascension fulgurante étant donné que la cote était passée sous le seuil des 6.800 points le 20 mars, en plein choc bancaire. Le CAC 40 a ensuite repris près de 9%. Depuis le début de l’année, l’indice a gagné plus de 14%.

Les actions des banques Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole n’ont toutefois pas récupéré les pertes qu’elles ont enregistrées en marge de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank et du rachat in extremis de Credit Suisse par sa rivale helvétique UBS.

Mais l’indice Parisien, composé principalement de valeurs liées à la croissance mondiale, a été largement propulsé par le secteur du luxe ces dernières semaines, tandis que le secteur de la défense et celui du tourisme ont également contribué à son rebond.

Comme au dernier trimestre 2022, «le marché semble à ce stade toujours miser sur la réouverture de la Chine et une économie mondiale qui se stabilise», observe Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

«Il semble aussi avoir complètement évacué les effets de risque systémique de ce stress bancaire» et mis de côté «les effets induits de ce stress bancaire sur les conditions de crédit», ajoute l’expert interrogé par l’AFP.

La crise bancaire, si elle a fait souffler un vent de panique sur les marchés, rend les banques centrales plus sensibles aux risques économiques de leur politique monétaire, espèrent les investisseurs.

Ils estiment désormais qu’elles vont augmenter un peu moins que prévu leurs taux directeurs, principal outil pour lutter contre l’inflation par le renchérissement du coût du crédit dans l’économie.

Si la Banque centrale européenne (BCE) se montre rigide et prévoit encore de relever ses taux directeurs, les investisseurs estiment très probable que la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) procède à un ultime relèvement de ses taux en mai, avant de les laisser autour de 5%.

Les dernières statistiques outre-Atlantique, qui montrent un ralentissement de l’activité économique et une baisse des créations d’emplois aux États-Unis, renforcent cette hypothèse.

Les investisseurs «considèrent que la Réserve fédérale américaine va baisser ses taux d’ici la fin de l’année, un thème qui porte aussi les indices européens», indique M. Baradez.

La consommation, sujet du deuxième trimestre

Mais «attention à l’excès d’optimisme», met en garde l’analyste. «Le marché minore le risque pour la consommation qui doit ralentir aux Etats-Unis», alors que plusieurs statistiques américaines ont montré la semaine dernière des signes de ralentissement économique, souligne-t-il.

Dans ce contexte, les ventes au détail américaines feront figure de test vendredi.

Avant cela, les résultats du géant français du luxe LVMH pour le premier trimestre seront scrutés mercredi, après la clôture du marché boursier Parisien.

Les données d’inflation américaine du mois de mars devraient donner aussi mercredi des indices sur l’attitude de la Fed qui tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire les 2 et 3 mai.

Si l’inflation ralentit en zone euro et aux États-Unis, notamment grâce à la baisse des prix de l’énergie depuis plusieurs mois, elle demeure encore très élevée, largement supérieure à l’objectif de 2% de la Fed et de la BCE.

L’inflation «demeure forte et l’incertitude quant à son évolution s’est accentuée», nécessitant d’avoir «une stratégie robuste pour la période à venir», avait déclaré fin mars la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

A lire aussi...