La chronique des marchés de Vontobel au 6 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow -0,06%, S&P 500 +0,07%, Nasdaq +0,41%, Russell 2000 +0,68%, Eurostoxx -0,37%, SMI -1,11%.

 

Wall-Street est en pleine forme et se met en mode «techno». L’indice Nasdaq, non content de confirmer les gains de la veille, progresse encore et établit un nouveau record historique en clôture. De nombreuses sociétés du secteur technologique établissent leur propre plus haut de tous les temps avec notamment Amazon, Apple, Microsoft, Netflix (qui rejoint l’indice S&P 100), Twitter (qui rejoint l’indice S&P500) et Nvidia. Les investisseurs continuent de prévoir une amélioration des bénéfices du secteur dans un contexte économique de plein emploi aux Etats-Unis. L’indice S&P500 (SPX) termine sa séance en très légère progression ce qui permet au Nasdaq de creuser un peu plus l’écart avec une progression de 10,64% depuis le début de l’année contre 2,81% au SPX. Je ne mentionne pas le SMI…Un autre secteur se porte bien depuis quelques jours, la vente au détail et notamment d’habits. Macy’s grimpe de 8%, JC Penney de 4% et Kohls Corp de 4.7%. L’air de rien, Macy’s et Kohls Corp ont bien rebondi depuis novembre dernier. Le marché semble être convaincu que ces sociétés ont enfin réagi à l’invasion du commerce électronique. De plus, ces actions ne sont pas chères et paient des dividendes oscillant entre 3 et 4%. Les rendements obligataires remontent lentement mais surement, le 10 ans US à 2,94% ce matin ce qui n’effraie plus du tout le marché. Tant que ces taux remontent lentement, ce ne devrait pas constituer un problème. C’est une hausse subite qui pourrait déstabiliser les indices. Un œil sur l’Italie force à constater que le marché reste prudent,  le spread (l’écart) entre le rendement du 10 ans Italie et allemand remonte à 234 points de base. Lundi il se situait à 210 points. Ce nouvel écart de spread est probablement dû à l’agenda du nouveau gouvernement, qui ne va pas plaire à Bruxelles (réformes fiscales qui vont propulser l’endettement du pays à 180% du PIB en 2030). A ce propos, le second vote de confiance au nouveau gouvernement aura lieu aujourd’hui à la chambre basse. 

Au chapitre des statistiques économiques, l'indice Markit PMI des services américains confirme la bonne santé de l'économie. En mai 56,8, contre un consensus de place de 55,7 et un niveau antérieur de 54,6. L'indice ISM des services (calculé selon d'autres critères) fait lui aussi mieux que prévu à 58,6 en mai, contre 58 de consensus et 56,8 un mois auparavant.

La volatilité rend encore un peu de terrain. A 12,4, l’indice VIX est revenu à un niveau relativement bas et offre de belles perspectives de couvertures de portefeuilles investis en actions. Le pétrole rebondit et interrompt sa longue série baissière, le WTI Light Crude à 65,92 dollars le baril ce matin. La hausse a eu lieu malgré des informations de presse indiquant que les Etats-Unis auraient demandé à l’Arabie Saoudite et à d’autres pays de l’Opep d’augmenter leur production de 1 million de barils par jour afin de détendre le marché. Sur le front des monnaies, le dollar index (DXY) perd un peu de terrain à 93,71, l’euro tente à nouveau de casser les 1,17 contre le billet vert, actuellement à 1,1737 alors que la paire euro/suisse traite à 1,1554.

La tension monte avant le sommet du G7 de vendredi et samedi. Donald Trump sera probablement froidement accueilli par ses principaux partenaires commerciaux, qui préparent à leur tour des sanctions douanières contre les Etats-Unis. Dans l’intervalle, Pékin propose à Washington d’acheter pour 70 milliards de dollars de marchandises made in USA si Donald Trump retire ses nouvelles taxes douanières.

Ce  matin les indices européens ouvrent autour de l’équilibre. L’Italie reste un sujet à suivre de près. Schindler prend l’ascenseur (+2,5%), Goldman Sachs a relevé sa recommandation à «acheter». Notre recherche confirme sa recommandation d’achat sur LafargeHolcim après l’intervention de son CEO à notre conférence d’Interlaken. La compagnie est bien positionnée dans un marché en croissance, elle dispose d’un potentiel d’augmentation de marges, a solidifié son  profil en désinvestissant de certaines activités et confirme son objectif annuel. LafargeHolcim traite à 7% de discount par rapport à sa valorisation historique, nous avons un objectif de cours à 62 francs, prix actuel 51,60 francs. 

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