Wall-Street termine sa première séance de la semaine en ordre dispersé. La séance est marquée par une flambée des cours du pétrole et par plusieurs fusions-acquisitions, tandis que les valeurs internet sont secouées par un remaniement technique majeur dans les indices sectoriels du S&P 500. Les tensions commerciales montent d'un cran, la Chine ayant décidé de se retirer du «round» de négociations prévu avec les Etats-Unis. Les nouvelles taxes d'importation sont entrées en vigueur ce lundi aux Etats-Unis sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises. Notons que le Japon et les Etats-Unis vont débuter aujourd’hui à New York un nouveau cycle de discussions commerciales, alors que Tokyo craint de devoir faire face à une pression accrue de la part de Washington pour réduire son excédent commercial avec les Etats-Unis. En bref, le marché reste quelque peu nerveux quant à la guerre commerciale. Pour le moment on ne ressent pas encore les effets des taxes mises en place et la perception des intervenants est que ces dernières restent relativement limitées. Au registre des secteurs, les transports souffrent de la faiblesse des actions de compagnies aériennes, elles-mêmes impactées par la hausse du pétrole. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans poursuit sa progression et atteint les 3,1%, ce qui pèse sur le secteur immobilier. Curieusement, les banques n’en profitent pas. Les semi-conducteurs passent une bonne journée, l’indice SOX en hausse de 0,4%. C’est AMD qui montre la voie, l’action en hausse de 5,1% après la publication d’une note positive chez RBC.

Au chapitre des monnaies, le billet vert reste soutenu par les anticipations d'une nouvelle hausse des taux directeurs, demain,  par la Fed, même si ce geste est largement anticipé par les marchés. De son côté, l'euro a démarré la semaine en nette hausse, après des commentaires de Mario Draghi évoquant une inflation «vigoureuse» dans la zone euro. Il a bondi jusqu'à 1,1815 avant de finir stable à 1,1755.

La volatilité reste faible, l’indice VIX (volatilité du SPX) à 12,20.

Le prix du pétrole a grimpé hier à son niveau le plus élevé depuis novembre 2014, après la décision de l'Opep et ses partenaires de ne pas augmenter la production d'or noir malgré les pressions de Donald Trump. Le WTI Light Crude à 72,28 dollars le baril ce matin, nous le voyons potentiellement plus haut. Alors que l'approche des sanctions américaines sur l'Iran, début novembre, menace les exportations de ce pays, l'Opep et ses alliées, dont la Russie, se sont réunis dimanche à Alger, mais n'ont pris aucune décision concernant une éventuelle hausse de leur production. Malgré les pressions en ce sens de Donald Trump, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, s'est contenté de déclarer que les pays producteurs interviendraient pour éviter une pénurie lorsqu'ils jugeront le moment «opportun».

Alphabet (+0,6%), Facebook (+1,5%) et Twitter (+0,35%). Les craintes de régulation accrue des réseaux sociaux et firmes internet pèsent, la Maison Blanche entendant inciter les agences fédérales à enquêter sur les pratiques du secteur. Par ailleurs, le S&P500 va procéder à des changements de classification. Dans le cadre de la nouvelle organisation, les groupes technologiques Alphabet, Facebook et Twitter vont basculer dans un nouveau secteur des «services de communication», qui comprendra également Electronics Arts (+0,2%), Comcast (-6%), Walt Disney (+2,1%), CBS (-0,88%) ou Netflix (+2,3%).

Comcast abandonne 6% après avoir remporté la mise en vente de SKY (+8,6%) à Londres hier. Comcast va débourser 17,28 £ par titre Sky, soit environ 30 milliards de sterling au total. Cette offre a largement dépassé celle de 21th Century Fox (+1,5%), qui détenait déjà 40% du capital de Sky. Le rachat de Sky fera de Comcast le leader mondial de la télévision à péage avec 52 millions d'abonnés, évalue 'Reuters'. L'américain entend boucler le «deal» avant la fin du mois prochain. L'autre perdant indirect de l'affaire est Walt Disney (+2,1%), qui proposait d'acquérir pour 71 milliards de dollars des actifs cinématographiques et TV de 21st Century Fox, l'offre comprenant les parts détenues dans Sky.

On reparle de Casino et Carrefour. La nuit fut beaucoup plus calme que la précédente entre les deux distributeurs. L'AMF pourrait exiger des clarifications sur l'actualité récente entre les deux groupes. En effet les deux firmes se sont bien rencontrées le weekend dernier. Une idée avancée par Carrefour pour connaitre les intentions de son concurrent en termes de rapprochement possible ou de cessions de magasins et d’hypers très rentable.

Aujourd’hui débute l’assemblée générale de l’ONU, ne manquez pas le discours de Donald Trump, ce dernier ne manquera pas de commenter l’annonce par l’Union Européenne qu’elle va créer une entité pour commercer avec l’Iran, le dispositif agissant comme une bourse d’échanges permettant aux entreprises concernées d’échapper aux sanctions de Washington.

Les places financières européennes ouvrent légèrement dans le vert, le secteur technologique menant le bal. En Suisse Roche indique que le Tecentriq, associé au pémétrexed de Lilly et à une chimiothérapie réduit de 40% le risque d’aggravation ou de décès par rapport à une simple chimiothérapie chez les personnes atteintes de cancer squameux du poumon. Glencore annonce étendre son programme de rachat d’actions, le titre en hausse de 2%.

Le marché est sur la retenue, la Fed annonce sa décision demain, la guerre commerciale reste un point d’interrogation pour certains, les matières premières bougent et Donald Trump parle cet après-midi à la tribune de l’ONU.