Gonet: l'actualité des marchés au 23 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -1,41%, S&P 500 -1,02%, Nasdaq -0,99%, Russell 2000 -1,45%, SOX -0,83%, Eurostoxx -0,01%, SMI +0,57%.

Wall Street et ses compères européens limitent pour ainsi dire la casse crainte hier matin. Certes, les indices US terminent la journée sous pression avec 4,5 milliards de dollars présentés à la vente en clôture du NYSE, mais le plongeon est évité et les bourses européennes se paient même le luxe de clôturer autour de l’équilibre. L’indice S&P500 (SPX) s’approche de son bas en séance du 24 janvier (4222 points contre 4304 en clôture hier), probablement son prochain support. Le Nasdaq100 (NDX) traite sur son support actuel, tout comme certains de ses représentants les plus éminents, comme Amazon ou encore Alphabet, c’est à suivre de près. D’ailleurs hier on observe une rotation des titres de valeur vers ceux de croissance, on sent bien que de nombreux intervenants ne demandent que ça, de revenir dans les FAANGs notamment. La presse ne parle que de la situation en Ukraine, le marché semble être déjà passé à autre chose, plus précisément être revenu à son principal sujet de préoccupation du moment, l’inflation. La courbe des taux s’empare du thème et s’aplatit encore, le rendement du 2 ans US remonte à 1,61% tandis que le 10 ans revient à 1,96%.

Malgré la baisse du jour, on observe un sentiment de quasi soulagement dans les salles de marchés, à témoin la quasi impassibilité du VIX, le principal indicateur de volatilité du marché ne montant que de 3,8% à 28,81. Les volumes de trading restent limités et on observe même des acheteurs en actions Russes dans le marché, l’indice RTS rebondissant, après avoir chuté de 20%. Aucune pression de la part des vendeurs à découvert hier, le marché semble être en train de se calmer, sa véritable échéance reste le 16 mars, jour où la Fed devrait enfin débuter son cycle de hausses de taux. En l’état, le marché des swaps indique 19% de probabilités de 50 points de base à cette occasion, contre 56% la semaine passée, c’est dire si le sentiment actuel n’est pas si mauvais que cela. Et avant le 16 mars, nous passerons pas la case CPI le 10 mars, le très attendu indice des prix à la consommation aux Etats-Unis donnera quasiment le ton de l’action de la Fed 6 jours plus tard, d’ici là, on peut s’attendre à ce que le VIX se maintienne à des niveaux plutôt élevés.

Amis de la croissance, bonne nouvelle ! les indicateurs PMIs et la confiance des consommateurs sortent nettement plus haut qu’attendu hier aux Etats-Unis. En résumé, les directeurs d’achats sont confiants, il semble que les trous d’airs récents ne soient dus qu’à la pandémie, alors que le consommateur est confiant et dispose encore d’une montagne d’épargne accumulée durant le covid. Le spectre de la stagflation s’éloigne donc hier, c’est très important pour la Fed, qui souhaite tout sauf tuer la croissance dans l’œuf.

Le pétrole se maintient à 92 dollars le baril de WTI Light Crude, l’or reste cantonné légèrement sous la barre des 1900 dollars l’once, le dollar se stabilise à 1,1338 contre euro, tout est plutôt calme ce mercredi matin.

Joe Biden travaille en étroite collaboration avec l'Allemagne sur l'arrêt du gazoduc Nord Stream 2, ce qui fait grimper de 11% les contrats à terme sur le gaz naturel européen hier. Le président des Etats-Unis dévoile aussi des sanctions visant la vente par la Russie de dettes souveraines à l'étranger et les élites du pays, en réponse à ce qu'il appelle «le début d'une invasion russe en Ukraine». Cette «première tranche» de sanctions intervient après que le Royaume-Uni et l'UE ont annoncé certaines restrictions.

La BCE devrait décider d'une première hausse des taux d'intérêt au cours de l'été, avant la fin des achats d'actifs, suivie d'une deuxième hausse à la fin de l'année, déclare Robert Holzmann, membre du conseil des gouverneurs, à la NZZ. En tant que l'un des principaux faucons de la banque, il a déjà tenu des propos similaires, mais la proposition d'une deuxième hausse en 2022 est nouvelle. Christine Lagarde a exclu l'idée de relever les taux avant la fin des achats nets d'actifs.

HSBC fermera temporairement ses agences de détail à Hong Kong le samedi. La Chine s'empresse de désamorcer les éruptions d'omicron à Wuhan. Les hospitalisations dans l'État de New York ont chuté de 1’000 en une semaine et Chicago a déclaré qu'elle mettrait fin à son mandat sur les masques.

Les chiffres définitifs de l'inflation européenne de janvier sont attendus à 11h00. Il n'y aura pas d'indicateur aux Etats-Unis.

Julius Baer: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 70 à 69 francs. Sika: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 456 à 459 francs. Stifel passe de conserver à acheter en visant 390 francs. Rio Tinto: les bénéfices annuels sont un peu moins élevés que prévu, mais un dividende exceptionnel de 1 milliard de dollars sera proposé. Telecom Italia songerait à céder sa division tours télécoms, valorisée 1,5 milliard de dollar, selon les informations de Bloomberg. Activision décale la sortie de son prochain Call of Duty.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo est fermée, Hong Kong gagne 0,54%, Shanghai progresse de 0,93% et Séoul s’adjuge 0,47%. Le future SPX rebondit de 0,6% et l’Europe ouvre en hausse de 0,5%.

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