Gonet: l'actualité des marchés au 23 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq100 +3,1%, Dow +1,99%, S&P +2,29%, Russell +1,39%, SOX +5,88%, Eurostoxx  +1,56%, SMI +0,86%.

Wall Street se reprend et récupère une partie des pertes enregistrées en début de semaine. Le pétrole va mieux et les investisseurs regardent les résultats de sociétés à nouveau. Les 11 secteurs de l’indice S&P500 (SPX) terminent la séance dans le vert alors que 28 des 30 valeurs de l’indice Dow Jones gagnent du terrain à la cloche. Le WTI Light Crude rebondit donc, de 19%, mais reste tout de même en recul de 77% cette année, le baril traite à 15,22 dollars ce matin (échéance de juin). On peut notamment attribuer le rebond de l’or noir à Donald Trump, qui autorise la US Navy à détruire toutes les bateaux iraniens qui harcèlent les navires américains. L’administration Trump envisage de proposer des «fonds de relance fédéraux» aux producteurs de pétrole et de gaz en difficulté, en échange de participations du gouvernement dans les entreprises ou dans leurs réserves de brut, rapporte le Wall Street Journal, qui ajoute que ce plan a peu de chances d’aboutir, étant donné l’opposition probable des démocrates du Congrès à l’utilisation des fonds de relance pour l’industrie pétrolière.

Pour en revenir au marché, les secteurs de la tech (surtout les semi-conducteurs) et de l’énergie mènent la danse, notons au passage que l’indice SPX récupère sa moyenne mobile à 200 jours. Les Bears (baissiers) se consoleront en rappelant que l’indice des transports (TRAN) boude la fête et clôture même en très légère baisse. Attention au secteur financier, l’ETF KBW Bank Index, qui le représente bien, rend une partie de ses gains en fin de séance et se situe sur un niveau de support. On n’observe pas de couvertures de positions short (vendues à découvert) hier, un bon signe. Le breadth (l’écart entre les titres à la hausse et ceux à la baisse) est également bon dans un rapport de 3 contre 1. Le marché se concentre à nouveau sur les résultats de sociétés, qui sont globalement plutôt rassurants. Snap décolle de 36% après avoir publié un chiffre d’affaires et un nombre d’utilisateurs supérieurs aux attentes. AT&T recule de 1,3%, son bénéfice par action manque les attentes d’un cent. Les recettes nettes de Las Vegas Sands au premier trimestre ont chuté de 51%, à 1,78 milliard de dollars, mais elles ont facilement dépassé les estimations. LVS en hausse de 0,84% sur la séance. CSX supprime sa guidante, mais excède les attentes de bénéfices, le titre en hausse de 2,37%. Après la cloche Alcoa et Xilinx publient leurs résultats avec des fortunes diverses, Alcoa grimpe de 6% alors que Xilinx abandonne 4,8%. A noter que Alcoa ferme les capacités de production restantes dans l’une de ses usines et suspend ses perspectives pour le reste de l’année. Le dollar est recherché, la paire eur/usd à 1,0824 ce matin. Le rendement de l’emprunt US baisse hier à 0,55% et revient à 63 points de base ce matin, illustrant un certain retour de l’appétit au risque dans ce marché, qui est peut-être en train de se rappeler le vieil adage «buy the dips». L’or casse les 1700 dollars par once. Au-delà de sa configuration technique, le métal jaune est peut-être recherché en prévision d’un retour potentiel de l’inflation car une avalanche d’émissions obligataires semble se profiler à l’horizon. Le marché du crédit parait aller un peu mieux (iTraxx) mais les rendements de la partie hauts rendements (high yield) s’écartent, alors que les ETFs répliquant ce segment sont parmi les plus achetés récemment.

Non content de tenter de supporter son industrie pétrolière, Donald Trump allume des contrefeux et tente de consolider sa base électorale (feu vert donné à la Navy pour détruire des bateaux iraniens en cas d’agression). En parallèle il trouve de nouveaux fonds pour les PME et gèle temporairement l’immigration. Et que dire des dirigeants européens, qui se réunissent aujourd’hui pour aborder le délicat sujet de la mutualisation de la dette. Personne n’en attend grand chose, une bonne nouvelle relèverait donc de la grande suprise.

Le SPX clôture moins d’un point en-dessous de la barre psychologique des 2800 points. Sa moyenne mobile à 50 jours semble actuellement le tenir en respect, elle se situe à 2830 points. En revanche, le SPX revient au-dessus des 50% de retracement Fibonnacci de la baisse réalisée entre le 19 février et le 23 mars. Du point de vue de Leonardo Fibonnacci, le principal support à venir est à 2650 (38,2% de retracement) alors que la prochaine résistance se situe à 2934 points (61,8% de retracement). Notons que les volumes d’échanges diminuent progressivement sur l’indice depuis peu après le 23 mars, le début du rebond. A noter par ailleurs que le SPX ne traite absolument pas en territoire suracheté, son indicateur RSI (Relative Strength Index) est neutre. Si l’on prend du recul, on observe aussi que l’indice est revenu depuis quelques sessions dans son canal haussier entamé le 6 mars 2009, alors qu’il ne valait plus que 666 points... Le SPX a également nettement récupéré sa moyenne mobile à 200 semaines, qui se situe à 2656 points, niveau tout proche du support Fibonnacci mentionné plus haut... L’indice VIX (volatilité du SPX) abandonne 7,5% à 41,98, il semble avoir de la peine à casser le support de 40.

La BCE acceptera certaines dettes notées «junk» comme garantie pour les prêts aux banques, dans un effort visant à protéger les économies les plus vulnérables de la zone euro face au risque de dégradation des notations de crédit. La banque centrale acceptera les obligations à condition qu’elles aient été notées au moins BBB- au 7 avril.

Le Parlement espagnol soutient la demande du Premier ministre de prolonger l’état d’urgence jusqu’au 9 mai, tandis que l’Italie et la France ont affiché le plus grand nombre de nouveaux cas ces derniers jours. Le gouvernement britannique va mener une enquête auprès de 20’000 foyers pour suivre la propagation du virus. New York enregistre son plus faible nombre de nouveaux décès depuis le début du mois d’avril. La Bourse de New York pourrait rouvrir en mai par étapes, indique CNN.

Daimler lance un avertissement sur bénéfices futurs, Renault indique qu’il est trop tôt pour évaluer les dommages causés par le COVID-19, Pernod-Ricard met un terme à son programme de rachat d’actions propres, la BNS (Banque Nationale Suisse) a perdu 38.2 milliards de francs au premier trimestre, les ventes de Volvo battent aisément les attentes et Crédit Suisse provisionne 568 millions de francs pour crédits douteux au premier trimestre.

Sur le front macro-économique, aujourd’hui nous suivrons notamment les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis, mais aussi les indices PMIs (directeurs d’achats) un peu partout. De retour aux Etats-Unis, les ventes de maisons neuves au mois de mars seront publiées, ainsi que l’indice de l’activité manufacturière, compilé par la Fed de Kansas City.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent tous dans le vert. Tokyo clôture en hausse de 1,52%, Hong Kong progresse de 0,52%, Shanghai de 0,1% et Séoul de 0,98%. Le future SPX progresse de 0,3% alors que l’Europe indique un gain de 0,5% à l’ouverture.

A lire aussi...