Gonet: l'actualité des marchés au 15 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,35%, S&P 500 -0,29%, Nasdaq -0,30%, Russell -1,96%, SOX -1,75%, Eurostoxx -0,15%, SMI -0,59%.

Les indices boursiers du globe semblent avoir une légère gueule de bois. Il subsiste cependant un bastion qui résiste encore et toujours à l’envie de se joindre à la mélancolie ambiante. Et oui, ça balance pas mal à Lutèce Paris, où l’indice CAC40 progresse encore un chouia hier et franchit un nouveau palier historique à la cloche. Et devinez qui porte la cote parisienne depuis 5 séances? Mais le luxe pardi! LVMH contribue à 30 des 133 points gagnés par l’indice en une semaine, Hermès y ajoute 11 points et l’inévitable Total complète le trio en contribuant à l’effort à raison de 29 points. La fête des taureaux se poursuit donc dans la capitale française, tandis que Downtown Manhattan quelques nuages portent ombrage au skyline de New York, la faute à l’indice américain PPI qui nous apprend que les prix à la production ont augmenté de 0,6% en février par rapport au mois précédent, ce qui est supérieur à la hausse de 0,3% prévue par les économistes. Cette progression fait suite à la publication mardi de données montrant que les prix à la consommation ont augmenté plus que prévu au cours de l'année écoulée. Mardi les investisseurs semblaient se dire que tout cela n’est pas trop grave et que l’intelligence artificielle va régler tous nos problèmes. Mercredi le marché obligataire se réveille, les rendements repartent vers le nord et hier cela se précise après le PPI. Les Fed Funds n’attendent plus gère de baisse de taux par la Fed avant éventuellement le 18 septembre (74% de probabilités), le hic c’est que l’action de la Fed et les résultats de sociétés sont liés. Si la Réserve Fédérale persiste à repousser la date de la première baisse, le jour arrivera où un analyste reverra ses prévisions de progressions de bénéfices à la baisse et le marché risque d’en prendre ombrage.

Bon, nous n’en sommes pas encore là et je ne citerai pas pour l’occasion un problème latin qui évoque la tristesse de l’âme après un moment heureux entre deux êtres. Le marché est peut-être dans cet état d’esprit et l’indice S&P500 (SPX) s’est mis en mode horizontal depuis le premier mars, en langage boursier on appelle cela une consolidation. La séance d’hier est faible, le breadth indique 394 titres en baisse contre 107 en hausse, les volumes d’échanges sont stables, la volatilité recule, on s’ennuie plutôt ferme sur les parquets de trading. C’est donc un bon moment pour jeter un œil sur les indicateurs internes de marché, qui contredisent fermement l’état d’esprit en apparence résigné des taureaux et envoient un signal d’achat rare après que la majorité des actions du SPX ont clôturé à moins de 5% de leurs plus hauts respectifs depuis 252 jours. Dans le passé, des conditions similaires ont précédé un taux de hausse de 100% au cours du mois suivant. Ne prenez pas cela à la lettre, il s’agit ici de relater l’histoire boursière, qui présente l’avantage d’être indiscutable, contrairement à la couleur des chaussettes que mon fils portait mercredi matin. La conclusion que l’on peut en tirer, c’est que le ralentissement de la hausse entamée il y a plus de quatre mois est peut-être temporaire et en parallèle que les conditions actuelles de marché permettent de protéger des expositions en actions à plutôt bon compte, tout en restant installé sur cette vague haussière rare.

Sur le front des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, des services de communication et de la tech. En revanche, au sein de cette dernière on assiste à des ajustements. Nvidia perd 3,2%, Tesla abandonne 4,1% tandis que Microsoft gagne 2,44% et réalise son 15e record de clôture de l'année. La société a annoncé mercredi que son produit d'intelligence artificielle Copilot for Security serait disponible dans le monde entier le mois prochain. De son côté, Apple progresse de 1,1%.

Les bons du Trésor US restent sous pression, le rendement du 10 ans remonte à 4,28%, il a cassé sa moyenne mobile à 100 jours (4,24%), prochain objectif technique 4,35%. Le Dollar Index (DXY) retrouve des couleurs et lorgne désormais sur sa 50 jours, qui se situe à 103,55 contre un niveau actuel à 103,46. La paire EUR/USD repasse en-dessous de 1,0900. L’or résiste et évolue ce matin à 2167 dollars l’once, tandis que le pétrole dépasse les 80 dollars par baril de WTI Light Crude, malgré la force du billet vert.

La banque centrale chinoise (PBOC) déçoit une fois encore les investisseurs qui espéraient de nouvelles mesures de relance, en retirant des liquidités du système bancaire à l'aide de son outil MLF pour la première fois depuis novembre 2022 et en laissant le taux d'intérêt à un an inchangé.

L'élection présidentielle russe débute aujourd'hui, la victoire de Vladimir Poutine semble acquise. Le dirigeant russe se prépare désormais à une longue confrontation avec l'Occident, selon l’agence Bloomberg.

Au menu macro-économique du jour, on démarre avec la seconde lecture de l'inflation française de février (sortie légèrement au-dessus des attentes), puis cap sur les Etats-Unis pour l'Empire Manufacturing (13h30), l'utilisation des capacités et la production industrielle GM (14h15). Enfin, le sentiment de l'Université du Michigan sera publié à 15h00.

Adobe chute de 11% hors séance après la publication de ses trimestriels. Swisscom signe le contrat pour racheter Vodafone Italia pour 8 milliards d’euros. Vodafone a prévu de racheter 4 milliards d’euros d'actions propres avec une partie du produit. Holcim prévoit un rachat d'actions de 1 milliard de francs pour l'exercice 2024. Partners Group envisage de céder des actifs d'infrastructure d'une valeur de 5 milliards d’euros en Europe, selon l’agence Bloomberg. Fitch Ratings abaisse la note de défaut de l'émetteur à long terme de Bayer de BBB+ à BBB. Walt Disney en pourparlers avec le groupe indien Tata pour vendre sa participation dans Tata Play, selon Bloomberg. Amadeus émet une obligation de 500 millions d’euros à échéance 2029.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis Shanghai qui progresse de 0,54%. Tokyo abandonne 0,26% à la cloche, Hong Kong perd 1,61%, Séoul rend 1,91% et le Nifty50 perd 0,69%. Le future SPX est inchangé et l’Europe fait de même à l’ouverture. 

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