Deutsche Bank perd plus de 10% en bourse, le coût de la couverture défaillance grimpe

AWP

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Sa rivale Commerzbank (-8,50%) et à Paris la Société Générale (-7,01%) figurent également parmi les plus forts reculs qui frappent l’ensemble du secteur.

Le titre de Deutsche Bank, la première banque allemande, chute vendredi de plus de 10% après la forte augmentation du coût de l’assurance contre le risque de défaut (CDS), qui alimente les inquiétudes sur la résilience des banques européennes.

Vers 10h20 GMT (11H20 HEC), l’action perdait 11,0% à 8,30 euros, après avoir chuté jusqu’à 14%, enchaînant une troisième séance de baisse d’affilée à la Bourse de Francfort.

Sa rivale Commerzbank (-8,50%) et à Paris la Société Générale (-7,01%) figurent parmi les plus forts reculs qui frappent l’ensemble du secteur.

Le coût de l’assurance en cas de défaut de paiement de la dette a augmenté jeudi pour la plupart des banques européennes mais dans des proportions moindres par rapport à Deutsche Bank.

L’envolée des prix des instruments de couverture pour la banque, les CDS (Credit default swaps), est signe d’un manque de confiance.

Le secteur bancaire en Europe et aux Etats-Unis vient de vivre deux semaines de fortes turbulences marquées par la faillite de la californienne Silicon Valley Bank (SVB), puis de deux autres banques régionales américaines ainsi que le sauvetage de Credit Suisse via son rachat forcé par UBS.

Les instruments financiers de couverture indiquent désormais une probabilité de défaut de Deutsche Bank de 27,4% dans les cinq prochaines années, et de 19,3% pour Commerzbank.

Pour Barclays et Société Générale la probabilité est moins élevée selon ces outils, se situant autour de 13%.

Certaines des obligations dites «AT1» de Deutsche Bank, des instruments de dette assimilés à du capital, ont également été vendues, faisant remonter leur rendement.

Les AT1 émis par les banques sont dans l’ensemble sous pression depuis que le Credit Suisse a été contraint de déprécier 17 milliards de dollars de titres de ce type dans le cadre du rachat forcé par UBS le week-end dernier.

«À en juger par les mouvements des CDS, des AT1 et du cours de l’action de Deutsche Bank, les investisseurs s’inquiètent de la santé de la banque», écrit vendredi Stuart Graham, analyste chez Autonomous.

L’expert précise néanmoins qu’il n’a «aucune inquiétude quant à la viabilité» de la première banque allemande, qui dispose notamment d’un matelas solide de liquidités.

«Pour être clair, Deutsche Bank n’est PAS le prochain Credit Suisse», conclut-il.

Malgré les fortes turbulences en cours, la confiance des déposants «est forte» dans les banques européennes, qui sont réputées solides, a affirmé mardi Andrea Enria, président du superviseur unique des grosses banques au sein de la Banque centrale européenne (BCE).

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