Craintes de récession – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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L’inversion de la courbe des taux US, le rendement à 10 ans passant au-dessous du 3 mois, a inquiété les investisseurs.

Les craintes récurrentes de récession économique ont fait leur retour en fin de semaine. L’histoire sans fin du Brexit et les négociations commerciales qui se prolongent entre la Chine et les Etats-Unis n’ont pas aidé les marchés boursiers.

Les dirigeants européens ont finalement approuvé un report du Brexit. Si le parlement britannique n’adopte pas le projet de retrait la semaine prochaine, il aura jusqu’au 12 avril pour choisir un Brexit sans accord ou encore prolonger le report. Une délégation américaine est attendue à Pékin ce jeudi et le vice premier ministre chinois est attendu aux Etats-Unis début avril.

A l’issue de sa réunion mensuelle, la Réserve fédérale américaine (Fed), a tenu un discours bien plus accommodant que prévu, s’adaptant au ralentissement de l’économie mondiale. Ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis ont été revues en baisse, passant de 2,3% à 2,1% pour 2019. Le chiffre d’inflation a été réduit à 1,8%. Il n’y aura pas de hausse des taux d’intérêt cette année. Le président de la Fed, Jerome Powell, a annoncé une fin très prématurée de son plan de réduction des obligations dans son bilan. C’est un virage à 180 degrés puisqu’en décembre dernier la banque centrale avait annoncé une poursuite de la réduction du bilan. Les rendements des obligations gouvernementales se sont situés partout en net repli. L’inversion de la courbe des taux US, le rendement à 10 ans passant au-dessous du 3 mois, a inquiété les investisseurs car ceci est considérée comme signe précurseur de récession.

Il faut dire que la situation conjoncturelle demeure délicate en Europe. Une déception sur la croissance de l’activité en zone euro, avec des indices de directeurs d’achat PMI du secteur manufacturier en net repli et passant au-dessous de 50, a ravivé les craintes concernant la croissance économique mondiale. C’était le choc pour l’Allemagne, où l’activité du secteur industriel a touché son plus bas niveau depuis 2012, à 44,7. Les chiffres étaient également peu rassurants aux Etats-Unis ce qui a contribué à précipiter le repli des marchés boursiers.

Malgré la correction de vendredi, la tendance des actions nous semble devoir garder une orientation positive car l’environnement de taux extrêmement bas est propice aux actifs à risque. Le bémol est que ce rally s’essouffle car il n’est pas alimenté par une amélioration des fondamentaux économiques.

L’essentiel en bref
Titres sous la loupe

Novartis (ISIN: CH0012005267, prix: 93,04 francs)

Le groupe annonce la cotation à la bourse suisse de son spin-off Alcon dès la date ex, à savoir le 9 avril prochain. Les détenteurs d’actions Novartis (le jour précédent) se verront attribuer une action Alcon pour cinq actions Novartis.

Alcon a été créée en 1945 par deux Texans (Alexander & Conner d’où le nom Alcon) qui fabriquaient des potions ophtalmologiques. Rachetée par Nestlé en 1978 pour 280 millions de dollars, Alcon fut revendue à Novartis entre 2008 et 2010 pour environ 50 milliards, lorsque M. Vasella voulait transformer Novartis en conglomérat des métiers de la santé. Après plusieurs années difficiles et d’importants investissements de la part de Novartis pour tenter de relancer les ventes et rétablir la rentabilité de sa nouvelle division ophtalmique, Novartis va rendre sa liberté à Alcon à environ la moitié du prix payé.

Aujourd’hui, Alcon réalise environ 6 milliards de chiffre d’affaires, envisage de verser régulièrement un dividende dès 2020 et de retrouver des marges de 25% d’ici 2023. Novartis quant à elle poursuit son recentrage sur les médicaments sur ordonnance et met emphase sur les traitements à base de thérapies géniques et cellulaires.

Alcon devrait intégrer le SMI dès son premier jour de cotation à la place de… Adecco peut-être ?

Nike Inc (ISIN: US6541061031, prix: 82,19 dollars)

La société a observé une décélération de croissance dans toutes les régions au cours de son 3e trimestre fiscal. Les prévisions ont déçu par rapport à des attentes très élevées.

Les résultats étaient conformes aux attentes. Le chiffre d’affaires a progressé de 7% à 9,6 milliards de dollars. A taux de change constant, ce chiffre était supérieur aux attentes. Le bénéfice net est ressorti à 1,1 milliard soit 68 cents par action.

Si les ventes ont ralenti en Chine, leur progression s’établit tout de même à 24%, les chinois tendant à faire plus de sport. Elles ont un peu déçu en Amérique du Nord avec une augmentation de 7% à 3,81 milliards de dollars alors que le consensus tablait sur 3,87 milliards.

Parmi les points positifs, les stocks d’invendus ont fortement diminué. La rentabilité en progression, avec une marge en hausse de 130 pb sur un an à 45%, témoigne de la qualité des revenus et d’une excellente exécution du côté de la transformation digitale. Les ventes en ligne ont ainsi atteint leur premier milliard sur le trimestre.

Le repli du titre est à considérer comme une opportunité. Le moteur fondamental continue de tourner, avec de multiples opportunités de création de valeur à long terme.

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