Covid se profile, les Bourses européennes dérapent encore

AWP

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L’Eurostoxx perd 2,07% à 3’572,51 points.

Les Bourses européennes, très nerveuses depuis quelques jours en raison du regain d’inquiétudes liée à l’expansion du coronavirus, ont de nouveau réagi très négativement mardi alors que l’OMS redoute désormais d’avoir à gérer une pandémie.

Après une ouverture en légère progression, les investisseurs se sont mis à «envisager la possibilité que le Covid-19 devienne une pandémie» et ont dévissé, dans le sillage des bourses asiatiques, confirme Craig Erlam, analyste chez Oanda.

«C’est la durée du coronavirus et les conséquences du ralentissement de la chaîne d’approvisionnement» qui pèsent sur les marchés, a ajouté Frédéric Rozier, gérant de portefeuille à Mirabaud France.

L’épidémie de Covid-19 concerne désormais, Chine mise à part, plus d’une trentaine d’Etats où elle a fait plus de 40 morts et 2’500 cas de contamination, faisant craindre à l’OMS une «pandémie», à savoir une épidémie d’ampleur internationale. Ce qui menace un peu plus de perturber les affaires des entreprises et de pénaliser la croissance mondiale.

En raison de la crise sanitaire, la Banque de France s’est même dit prête à réduire «légèrement» sa prévision de croissance française pour 2020.

En Russie, l’indice RTS de la Bourse de Moscou, fermé lundi en raison d’un jour férié, a dévissé de 5,16%.

L’Eurostoxx a perdu 2,07% à 3’572,51 points.

Wall Street a également ouvert en recul: le Dow Jones Industrial Average perdait 0,91% vers 17h10 GMT tandis que l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, chutait de 0,93% et l’indice élargi S&P 500 de 1,03%.

Du côté des valeurs

L’ITALIE AU COEUR DU VIRUS

Pays d’Europe le plus en proie au virus avec sept décès, l’Italie était jusque-là touchée essentiellement dans le nord, et particulièrement en Lombardie, mais des nouveaux cas ont été détectés mardi en Sicile, Toscane et Ligurie. A Milan, la plus forte baisse a été enregistrée par Banco BPM (-4,05% à 2,13 euros), en raison des inquiétudes des investisseurs liées à l’augmentation du spread (l’écart entre les taux d’emprunt à dix ans avec le taux de référence allemand).

L’entreprise pharmaceutique Diasorin, dont les produits sont utilisés pour traiter les maladies virales notamment, recule également (-3,89% à 106,3 euros) comme la plupart des entreprises européennes du secteur (-4,94% pour Novartis à 86,78 CHF ou -1,23% à 90,44 euros pour Sanofi).

LES BANQUES INQUIETES

Dans ce panorama, les grandes banques européennes ont semblé accuser massivement le coup, de Barclays (-2,45% à 165,86 pence) à Deutsche Bank (-2,02% à 8,759 euros) en passant par BNP Paribas (-4,88% à 48,70 euros). A Paris, les valeurs du secteurs occupent d’ailleurs massivement la queue du CAC 40.

LE TRANSPORT SOUFFRE

Les valeurs liées au voyage et au tourisme ont encore été affectées par les risques. EasyJet a perdu 3,50% à 1.213,00 pence et le croisiériste Carnival 5,92% à 2.639,00 pence. En Allemagne, Lufthansa (-1,55% à 13,30 euros) recule aussi après les propos d’un dirigeant indiquant que la compagnie étudiait la possibilité de geler certains embauches, confortant la recherche d’économies de la compagnie en cours depuis plusieurs années.

Les indices en un coup d’oeil

Paris - CAC 40: -1,94% à 5’679,68 points
Francfort - Dax: -1,88% à 12’790,49 points
Londres - FTSE 100: -1,94% à 7’017,88 points
Milan - FTSE MIB: -1,44% à 23’090,44 points
Madrid - IBEX 35: -2,45% à 9’250,80 points
Lisbonne - PSI 20: -2,28% à 5’078,36 points
Bourse suisse - SMI: -2,19% à 10’478,51 points
Amsterdam - AEX: -1,78% à 582,71 points
Bruxelles - BEL 20: -2,28% à 3’828,40 points

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