Bonds Europe: le marché se tend face à la résistance de l’emploi US

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est tendu à -0,397% contre -0,402% jeudi.

Le marché européen s’est tendu vendredi, boudé par les investisseurs, alors que des chiffres robustes sur l’emploi américain ont contrarié l’anticipation d’une baisse imminente des taux de la banque centrale américaine (Fed).

Des chiffres qui ont toutefois permis aux taux allemands et français de remonter après leur plancher historique.

Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont fortement augmenté en juin, avec 224.000 emplois créés le mois dernier, quand les analystes s’attendaient à une hausse de 160.000 seulement.

Une robustesse à rebours des attentes et susceptible de rebattre les cartes pour la Réserve fédérale américaine (Fed): nombre d’analystes escomptaient en effet une baisse prochaine de ses taux directeurs, face à l’assombrissement de la conjoncture aux Etats-Unis -- une perspective qui avait récemment poussé vers le bas les rendements obligataires.

Or «ces chiffres américains sont très bons, ça peut influer sur les anticipations à court terme (...) S’il n’y a toujours pas de signaux de ralentissement ailleurs que dans l’immobilier, le marché pourrait revoir ses anticipations», souligne Nordine Naam, stratégiste chez Natixis.

Pour autant, estime-t-il, le marché restera dans l’immédiat suspendu à deux grands rendez-vous la semaine prochaine: d’une part, la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed, alors qu’»on dit le comité (de politique monétaire) de la Fed très partagé».

Et, d’autre part, l’audition du président de la banque centrale Jerome Powell devant le Congrès, où son discours sera scruté en quête de signaux sur la ligne de l’institution -- au risque de déstabiliser les prévisions des marchés, qui s’attendent majoritairement à voir la Fed agir.

La banque centrale «peut d’ailleurs tirer justification de l’inflation» pour décider une baisse des taux, observe M. Naam.

Même avec la forte remontée des créations d’emplois, «la faiblesse de l’inflation pourrait effectivement pousser certains membres (de la Fed) à réclamer une baisse des taux directeurs, mais le débat serait plus vif et une telle décision serait loin d’être acquise», tempèrent de leur côté les experts d’Aurel BGC.

Pour Andrew Hunter, analyste du cabinet Capital Economics, renchérit: les chiffres de l’emploi dévoilés vendredi «demeurent à un niveau bien plus élevé que ceux qui poussent d’ordinaire la Fed à abaisser ses taux».

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne, ou Bund, s’est tendu à -0,397% contre -0,402% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Il remonte donc après être tombé jeudi jusqu’à -0,410%, passant sous le taux de dépôt de la BCE (-0,40%).

Le taux à dix ans de la France a terminé également en progression, à -0,091% contre -0,135% la veille au soir. Il était descendu jeudi jusqu’à -0,138% en séance.

Le taux à dix ans de l’Italie s’est également tendu vendredi à 1,741% contre 1,671% jeudi, à l’unisson de celui de l’Espagne de même échéance, à 0,318% contre 0,242%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni s’est affiché en hausse à 0,735% contre 0,673%.

Aux États-Unis, après une fermeture du marché obligataire jeudi pour cause de fête nationale, le taux américain à dix ans se renforçait à 2,048% contre 1,950% mercredi soir, celui à trente ans à 2,553% contre 2,467%, et celui à deux ans à 1,863% contre 1,760%.

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