Le marché obligataire européen est resté relativement stable jeudi, les problèmes européens étant passés au second plan par rapport aux craintes sur la croissance mondiale.

«Il n’y pas de gros mouvements sur le marché qui est relativement calme» puisqu’il n’a «pas grand-chose à se mettre sous la dent», a résumé auprès de l’AFP Gilles Pradere, gérant obligataire chez RAM Active Investments.

Deux jours après le rejet massif de l’accord de Brexit, «le marché parie sur un prolongement d’une période de négociations» et «pendant ce temps-là, rien ne change», a-t-il souligné.

Après le rejet massif mardi par les députés britanniques de l’accord de Brexit négocié avec Bruxelles, la cheffe du gouvernement Theresa May doit présenter son «plan B» lundi. Mais les députés ne voteront sur ses propositions que mardi 29 janvier, à deux mois tout juste de la date prévue du Brexit.

«Le problème du ralentissement de la croissance mondiale est passé au premier plan», a encore affirmé le spécialiste.

«Il ne se passe pas grand-chose sur la dette périphérique», selon lui. «L’Italie n’est plus un sujet à court terme» mais la question repose sur «l’exécution du budget si elle se fait avec une croissance plus faible», a estimé M. Pradere.

«Les pays périphériques sont plus vulnérables en période de croissance plus faible», a-t-il expliqué.

«La vraie surprise, c’est la bonne performance des OAT (obligations assimilables du Trésor) en ce début d’année», qui montre que «la France garde une certaine stature sur le marché». L’offre importante récemment émise «est en train d’être relativement bien absorbée» sur le marché secondaire, a-t-il relevé.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini sur une petite tension à 0,243% contre 0,224% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. Celui de la France a fait de même, à 0,643% contre 0,636%.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a terminé stable, à 2,765% contre 2,755% tout comme celui de l’Espagne, à 1,364% contre 1,375%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est tendu à 1,337% contre 1,311%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans variait peu, à 2,732% contre 2,722%, tout comme celui à 30 ans, à 3,062% contre 3,071%. Celui à deux ans s’établissait à 2,557% contre 2,541%.