Bonds Europe: le Bund largement plébiscité

AWP

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Tandis que les taux se sont tendus en Italie et en Espagne, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,54% contre -0,51% mercredi soir.

Les taux d’emprunt de l’Allemagne et celui des Etats-Unis ont continué à se replier jeudi, la propagation rapide de l’épidémie de coronavirus au-delà de la Chine ayant poussé les investisseurs à se réfugier sur le marché de la dette.

Nous sommes dans «un climat persistant d’aversion pour le risque aujourd’hui», a souligné auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

Cela profite aux obligations d’Etat, en premier lieu au taux allemand à dix ans, ou Bund, qui fait référence, et au taux américain à dix ans, qui a signé un nouveau plus bas historique ce jeudi, à 1,24%.

Non seulement «le virus continue de se propager, notamment en dehors de la Chine et même peut-être plus vite en dehors», mais «de plus en plus de problèmes de rupture dans les chaînes de production se manifestent», a-t-il complété.

Enfin, «côté demande, dans ce contexte d’inquiétude, de rupture de chaîne donc de baisse de la production, il y a moins de demande, aussi bien du côté des entreprises que des consommateurs, donc la crainte d’un impact économique fort de cette crise prend corps», a estimé M. Bourguignon.

Désormais, le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 enregistrés hors du territoire chinois dépasse ceux recensés en Chine, où le virus est apparu en décembre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Arabie saoudite a suspendu l’entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à la Mecque et le virus a débarqué en Amérique latine, qui n’avait pas encore été touchée par l’épidémie, en y entrant par le Brésil.

Le Pakistan a également annoncé mercredi ses deux premiers cas. En Europe, Autriche, Suisse, Norvège, Roumanie, Croatie, Macédoine du Nord, Grèce, Espagne et Danemark sont désormais touchés en plus de l’Italie, de la France et de l’Allemagne.

En Iran, le bilan est monté à 19 morts et 139 cas, le plus lourd en termes de décès hors de Chine tandis qu’avec plus de 400 cas et 12 morts, l’Italie est le pays le plus touché d’Europe.

Reste que «ce sont plutôt les marchés actions qui souffrent parce que les taux avaient pris de l’avance, anticipant un scénario un peu fâcheux», a relevé M. Bourguignon.

Écartement des dettes périphériques

Il est en outre à noter que «toutes les dettes périphériques (les dettes des pays moins solides de la zone euro, NDLR) s’écartent par rapport à l’Allemagne, elles n’accompagnent pas l’Allemagne dans sa baisse de taux», a-t-il ajouté.

Ainsi désormais «les dettes périphériques, en particulier celles du sud de l’Europe, rejoignent le camp des actifs risqués qui souffrent dans l’environnement actuel», selon M. Bourguignon.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,54% contre -0,51% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. Il s’agit d’un plus bas depuis octobre 2019.

Celui de la France s’est replié à -0,26% contre -0,24% tandis que celui de l’Italie a progressé à 1,07% contre 0,99%, au plus haut depuis fin janvier, de même que celui de l’Espagne, à 0,30% contre 0,24%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a reculé pour sa part à 0,47% contre 0,50%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans s’enfonçait encore davantage à 1,30% contre 1,34% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 1,79% contre 1,82%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,10%, contre 1,16%.

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