Revue d’Économie Financière

Présélection prix Turgot 2018

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REF 128, Finance et inégalités.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Jean-Louis Chambon

Le lien entre inégalités et finance reste autant une intuition qu’un débat d’experts.

Certes la finance a toujours été liée au développement économique et aux rapports sociaux, structurés par la propriété. Mais le lien avec les inégalités dans leur dimension économique apparaît double: «d’une part le développement économique accroit ou réduit les inégalités et la propriété privée les révèle d’une part et surtout les ancre d’autre part».

C’est sur cette réflexion de Xavier Timbeau, que s’ouvre ce nouveau collectif de la Revue d’Economie Financière qui rassemble des économistes et professeurs illustres, spécialistes de cette question comme Michel Aglietta. En effet les inégalités sont redevenues une préoccupation centrale de notre époque et l’on sait mieux aujourd’hui qu’elle ne résulte pas seulement de l’économie et de la finance ou selon un raccourci de gauche, du capitalisme, mais tout autant des origines sociales, des potentialités de tout un chacun, de l’éducation ou de l’héritage culturel.

Le professeur Aglietta rappelle que «le principe général de la rentabilité dans le libéralisme économique (la valeur actionnariale) a produit des inégalités de richesse et donc de pouvoir bien plus grandes que celles de revenus».

Le fil conducteur de ces réflexions est une invitation à faire face au défi et au déséquilibre de notre régime de croissance d’autant qu’il s’ajoute au vieillissement démographique, au changement climatique, à la détérioration de l’environnement et à l’insuffisance de la production des biens publics. La soutenabilité du développement passe inexorablement par «une mutation profonde des sociétés».

Enfin, au fil des pages les auteurs passent en revue les fondements analytiques du lien entre finance et inégalités et les éléments empiriques des effets du système financier sur les inégalités. Au terme de cet ensemble d’éléments à charge sur les conséquences de la financiarisation de l’économie les auteurs semblent partager l’idée que le système des banques mutualistes plus ouvert et plus responsable peut apparaître comme une exception et un contre-exemple favorable.

Pour tous lecteurs, étudiants, praticiens et «honnêtes hommes».